Le jour de gloire n'arrivera jamais III

Je me suis quelque peu égaré. En fait, je voulais, ab ovo, (ça fait bien, ça, on voit qu'il me reste quelques notions cicéroniennes de latin jésuitique), je voulais parler des relations internautiques qui, désormais, orchestrent nos vies de manière plutôt dodéda(co)phoniques.

Prenon d'abord l'exemple du blog. Je ne sais où il a trouvé cela, mais un ami me disait l'an dernier que mon blog était le trois cent millième et quelque le plus lu du... monde ! Ça m'avait fait rire. Quelle gloire ! J'apprends même que 105 000 visiteurs sont venus me lire !!! Là, ce qu'il me reste de sexe ne peut évidemment pas s'empêcher de geyseriser comme un Mathusalem de Champagne à qui on aurait couper le col après l'avoir longuement secoué. Un nain, le Old Faithful, à côté...

Mais, il faut relativiser tous ces chiffres à la mords-moi ce qu'il me reste de noeud. D'abord, je ne compte que neuf abonné(e)s à mon blog. Donc, des gens qui reçoivent systématiquement un avis leur annonçant que je viens de pondre une ânerie. Il y a aussi les espions. Plutôt l'espionne. Comme ma soeur, par exemple, qui, je la connais, va sur mon blog plusieurs fois par jour et qui se dit: "ah, il vient d'écrire un texte, donc c'est qu'il est chez lui, donc je vais pouvoir lui téléphoner". Je suis certain que si l'on retirait les visites de ma soeur de mes statistiques, on arriverait à peine à 20 000 visiteurs. Dont vingt différents.

Donc, le jour de gloire, mon cul.

L'internet est bien de notre temps, celui de la communication du silence.

Oui, certes, à partir de mon blog, j'ai eu des réactions. Parfois insultantes. Mais, je m'en fiche...

La communication, aujourd'hui, c'est celle du silence. Et ce ne sont certainement pas les illusions des réseaux sociaux qui vont y changer quelque chose. Que du contraire.