Pleine lune de novembre

C'est une photo sans grand intérêt. Comme souvent quand je prends une photo. Les maisons que l'on voit sont celles des "voisins de derrière", leurs jardins touchent le mien. Sur la gauche, on voit les frênes. Ceux dans lesquels la glycine de Véronique grandit, grandit, comme je l'ai déjà expliqué ici. Cela fait six semaines que Véronique a déménagé. Cela aussi, ma vingtaine de lecteurs le sait.

Il y a quinze jours, je jouais avec Elise sur le devant de la maison. Arrivent les nouveaux propriétaires que je n'avais encore jamais vus. Pas encore la trentaine. C'est la coutume dans le quartier, on accueille les nouveaux arrivants par un "bonjour et bienvenue". Ça mange pas de pain. Le monsieur répond à mon bonjour. Sa femme, une rousse assez étrange, ne répond pas, tourne le dos et rentre sans un mot dans SA maison. J'ai l'habitude avec madame mère. Elise, qui n'a pas sa langue en poche, me dit: papa, t'as vu comme elle est laide, cette femme? Et elle a l'air méchante...

Deux minutes plus tard, madame la nouvelle propriétaire sort de chez elle et m'interpelle. Dites, votre cheminée! Quoi, ma cheminée? Elle me gène, elle prend deux mètres carrés dans mon salon. Je sais, elle en prend tout autant chez moi, ça fait 80 ans que ça dure. Ce sont deux maisons jumelles comme on faisait alors, avec une cheminée quasi commune. Et puis vos arbres, vous allez me faire le plaisir de les abattre, je n'ai pas envie qu'ils fassent de l'ombre dans mon jardin. Ou l'art de se faire bien voir dans son nouvel environnement. 

Véronique ne s'est jamais plaint de l'ombre des frênes. Et pour cause, pour qu'ils fassent de l'ombre, il faudrait que, depuis l'arrivée de la nouvelle propriétaire, le soleil se mette à briller depuis le Nord. Si les arbres doivent gêner quelqu'un, ce sont les voisins de derrière. Dont un d'eux m'envoie une lettre trois jours plus tard. Suite à la visite de la nouvelle propriétaire!!! Enfin, le voisin de derrière était plus poli et plus conciliant. Il ne demandait pas l'abattage immédiat des arbres.

Avant-hier, je bavarde avec André qui a la chance d'être aussi le voisin de la nouvelle propriétaire. C'est quoi pour une femme, ça? me demande-t-il. Ça m'a l'air d'être une sacrée garce. Je dis bonjour, elle répond pas. En tout cas, elle devra se lever tôt si elle a besoin d'un coup de main.

Bon, pour les arbres, je m'en fiche. Jeudi, mon proprio vient mettre l'affiche "à vendre" sur la maison.

Alors, la nouvelle voisine, ses arbres, elle peut se les foutre où je pense. Encore que là, ça doit vraiment être très très serré...

Comments

[Feuilly]

Votre propriétaire va devoir baisser le prix de sa maison. Avec une telle voisine, son bien a perdu pas mal de sa valeur. On regrette comme vous la discrète Véronique.