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Liège, hélas
17 avril 2011

Le XIème commandement

Pour répondre à un mail qui m'a été envoyé, je n'ai jamais dit que toutes les familles catholiques étaient incestueuses. J'ai "simplement" esquissé l'idée que cette "religion de l'amour" était un bon fumier pour développer ce genre de relations. 

L'opinion générale se trompe lourdement lorsqu'elle dit que l'inceste ne se vit que dans le quart-monde. Là où l'absence de sur-moi semble aller de soi. Il est beaucoup plus insidieux et plus profond dans les "grandes familles". Au point même que les psychiatres ont cru bon de discerner relations incestueuses et incestuelles. Dans ces dernières, nous rangerons la traditionnelle haine de la belle-mère envers la belle-fille, cette putain qui a osé prendre le lit du gamin (ou, dans le cas du père, ce salaud qui se fait sucer par ma fille)... 

Personnellement, je n'ai pas été victime d'inceste. Mais, par hasard, j'ai croisé une dizaine de victimes dans ma vie. Deux mecs seulement. Toutes n'ont pas parlé, mais leurs silences parlaient à leur place. Certes, les sociologues me rétorqueront qu'une dizaine de personnes n'est pas un échantillon suffisant pour établir une règle. D'accord, d'accord. Je constate simplement que neuf de ces personnes venaient de familles hautement catholiques. Monsieur et Madame Gensbien devant qui, chaque dimanche, l'on tirait le chapeau devant une si belle réussite d'unité familiale. Car, chez ces personnes, malgré la haine profonde, on ne divorce pas... On entre même en se tenant par la main dans la nef, même si cela fait des années que l'on fait chambre à part pour "cause de ronflements". Ce sont toujours des familles nombreuses. C'est même une quasi obligation. Un enfant unique pourrait toujours trahir le "secret". Tandis que la fratrie sera toujours là pour le solidifier. Quelle "fratrie" d'ailleurs car, une fois le nid quitté, la famille ne se retrouve que lors des "grandes fêtes". Regardez comme ils sont proches ! Même si, quand vous les interrogez, ils vous diront tous que ces "grandes fêtes" les font profondément chier. Mais bon, comme c'est le moment de la photo, ils se forceront à sourire. Toutes et tous. Tout le monde est au courant du crime. C'est sans doute pour cela que ces gens n'ont pas, ou peu, d'amis. Il convient de cloisonner le bunker. D'éviter les fuites le plus possible. D'ailleurs, les enfants eux-mêmes n'auront pas ou peu d'amis... Tout baigne donc dans l'huile. Surtout si celle-ci est sainte...

Les victimes, parlons-en un peu. Elles seront, systématiquement, dans une sexualité débridée, allant de la nymphomanie extrême jusqu'à l'asexualité totale. Vénérant le père criminel et haïssant la mère aveugle qui n'a rien dit. Et peut-être même haïe par ses frères et soeurs peut-être jaloux de n'avoir pas été la proie choisie. Allez savoir...

Mais cela importe peu, puisque, le dimanche suivant, papa et maman seront toujours salués plus bas que bas par la foule émerveillée devant un si grand amour.

Tes père et mère honoreras... Non, le respect du père ou de la mère ne va pas de soi. Il y a des pères, des mères qui ne sont pas honorables. Il y a, dans ces familles hautement catholiques, comme un onzième commandement tacite :

Tes fils et filles enculeras, dans le secret, profondément...

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