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Liège, hélas
23 juillet 2013

Oui, bon, pourquoi Toulon ?

C'est un peu compliqué. L'année précédente, j'avais été invité par mon patron d'alors dans sa masure de Provence. Ce n'étaient pas vraiment des vacances. Non, on allait à la découverte d'artistes de la Côte d'Azur, Marseille, Cannes, Nice et tout le tralala. Il faisait chaud comme aujourd'hui à Luik et, pendant tout ce mois, je n'ai pas vu la moindre goutte de pluie. Il y avait une chouette dans la maison de mon patron. Elle sortait, toutes les nuits, merveilleusement silencieuse, à la recherche d'une proie. Puis, celle-ci une fois trouvée, elle rentrait dans son nid et se mettait à ronfler. Car tel est le chant impressionnant de la chouette.

C'était le moment aussi des fêtes de villages. Des fêtes foraines étranges où les carabines à plomb étaient remplacées par des 22 long. Les affiches du FN par des affiches du FN et où les deux entrées de ce petit village étaient gardée par deux homme armés histoire que les Arabes ne viennent pas foutre la merde. On ne les aimait pas trop, les Arabes, dans le coin. Vous, les Belges, ça va, mais eux, ils viennent voler nos filles. Au moins disaient-ils tout haur ce que tout le monde pensait plus haut encore.

Ça changeait un peu.

La fête au village, c'était aussi l'occasion pour les jeunes de trouver ce qu'ils pensaient être l'âme soeur. Les occasions n'étaient pas très nombreuses. C'est ainsi que je fis connaissance d'une jeune Asiatique. Une fille assez jolie, aux cheveux plus que noirs qui lui tombaien sous les fesses. Il faut dire qu'elle était de très petite taille. Pas une naine, mais presque. Nous prîmes un verre ou deux. Elle m'invita à aller le surlendemain dans un autre village, parce que, là-bas, c'était beaucoup mieux. Ce que mon patron m'avait confirmé. Je m'y suis donc rendu avec le dit patron. J'étais à peine sur le champ de foire que la petite Asiatique me sauta au cou. Mon patron avait compris plus vite que moi et me dit qu'il rentrait, après tout, il n'y avait que huit km à faire à pied. Ce que je fis. En pleine campagne, la jeune fille me fit remarquer qu'il y avait plein d'étoiles filantes, qu'il fallait faire un voeu. Je fis celui d'être rentré au plus tôt pour dormir. Moi, j'ai fait le mien me dit-elle en me renversant au milieu d'une prairie et des chants horribles des cigales, et je vais le réaliser tout de suite. J'étais, c'est le moins qu'on puisse dire, légèrement décontenancé. C'est ainsi qu'au bout de quelques minutes, je me suis retrouvé en train de déverser ma voie lactée dans la bouche d'une inconnue tout en contemplant la pluie d'étoiles filantes. 

L'année suivante, elle m'invita donc à Toulon. Entre le paradis et l'enfer. Je ne savais pas encore que les amours de vacances, c'était un peu comme la chouette qui sortait silencieusement pour chercher sa proie puis, une fois la proie trouvée, rentrait pour ronfler gaiement. 

Il ne faut jamais retourner vers des amours de vacances. Elles se terminent toujours bien avant l'été.

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Commentaires
J
Il est vrai que les amours de vacances sont des parenthèses estivales qu'il est difficile de faire perdurer.<br /> <br /> Je pense comme illustration ce beau film: La Vieille Fille (1972) avec une Annie Girardot sublime.<br /> <br /> Je vous souhaite un bel été.
Liège, hélas
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