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Liège, hélas
26 juin 2013

Les examens

Concernant les examens de fin de primaire, je n'ai pas dit que c'était mieux de mon temps. On nous foutait la trouille dès septembre. Il n'y avait pas d'autre choix que réussir ou doubler. Ça s'appelait alors l'examen cantonnal. La première épreuve, c'était qu'il y avait des élèves d'autres écoles dans la même salle. Il y avait même des jeunes filles. Ce qui pouvait diluer la concentration. Mais bon, ça, je m'en foutais déjà. Les calculettes électroniques n'existaient pas encore. Mais les "règles à calculer" étaient interdites. Je m'en foutais aussi. Je détestais déjà les maths, mais j'étais très fort en calcul mental. Le nombre "pi" valait 3,14. Pendant l'examen, on avait droit de consulter le dictionnaire. L'orthographe était toujours d'une importance crucial. Moins un point la faute, même en math ! Les parents d'alors trouvaient déjà que l'examen était trop facile. Je ne sais pas.  Je me souviens juste d'une question. On nous demandait quel était le poids spécifique de l'essence ? 1 kilo, 1,2 ou 0,8 ? Comme on ne le disait pas encore à l'époque, ça m'avait fait flipper comme question. Même dans le dictionnaire, on ne trouvait pas la réponse. Puis, j'avais eu une illumination. Dans la bande dessinée "Buck Danny", ce dernier retrouvait les épaves d'avions écrasés en mer grâce aux taches d'essence qui flottaient sur l'océan. Donc, ça ne pouvait être que 0,8. Comme quoi les BD qui, alors, étaient considérées comme des lectures pour débiles mentaux pouvaient être utiles.

J'ai réussi avec 87,5 %. Après, il y avait une fête dans la salle de gym de l'école. On proclamait les résultats. On était loin des 96 % de réussite de cette année. Nous étions peut-être une vingtaine et cinq ou six élèves n'avaient pas réussi. Tous les parents étaient là dans la salle. Papa était déjà malade. Tous les parents étaient là, sauf ma mère qui n'avait pas jugé bon de se déplacer. C'était le voisin de 80 ans qui m'avait accompagné. Je m'étais rendu à la proclamation avec des semelles remplies du plomb de la honte. Le vieux Jules était gentil, mais j'étais le seul élève à ne pas avoir sa mère dans l'assistance. Et je me foutais aussi du morceau de papier signé par l'instituteur certifiant que j'avais un diplome. 

À la fin de la "fête", tous les élèves se réunissaient sur la scène pour entonner la Brabançonne. Normalement, vu ma taille proche du nanisme, je devais me trouver au premier rang, mais je m'étais glissé tout à l'arrière et, surtout, je n'avais pas chanté. Il valait mieux. L'instituteur l'avait remarqué et était venu me dire que j'avais quand même un foutu caractère. Mais il m'aimait bien. Il m'avait aussi dit que j'allais faire carrière dans les banques, que je ferais un excellent comptable. Hahaha...

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Commentaires
M
Très belle histoire, on est ému(e), puis on rit... Je crois que vous faites de l'or avec tout ce qui passe sous votre "plume", mais comme dans la prédiction de l'instituteur, ça vous fait une belle jambe... :)
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