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Liège, hélas
23 mai 2013

An immense provocateur

C'est toujours difficile de se retrouver devant l'écran blanc quand on perd un ami, même devenu lointain. Certaines amitiés, même discrètes, peuvent être profondes. Ce n'est pas très souvent, mais ça arrive. Mais, comme on le dit depuis longtemps, bien avant même que l'on dise qu'Amélie N est une vraie et une grand écrivaine, the show must go on. Comme si les écrivaines, les écrivains avaient quelque chose à voir avec le show. Comme s'ils devaient se sacrifier au peep-show des émissions littéraires en voie de disparition, plus sûrement encore que le loup de Tasmanie ou le criquet violet de la toundra. 

ALors, Marce, c'est pour ça que je continue mon blog. Envers et contre tout. En dépit des censeurs et des censeuses qui n'ont jamais sucer autre chose dans leur vie que leurs doigts gercés par l'ennui. À défaut de l'être par autre chose... 

J'avais effrayé ma famille lorsque j'avais écrit, dans un de mes premiers "recueils", que "chez moi, la mort est menstruelle". J'avais dix-huit ans. Une idiote de ma famille (non ce n'était pas ma soeur, c'était une cousine lointaine) avait dit à ma mère qu'il n'était pas normal qu'à mon âge j'écrive des choses pareilles. J'ai perdu ma grand-mère à 11 ans. Mon père à 14, mon parrain à 17 ans. Qu'est-ce qu'ils croyaient ? Que j'allais écrire sur le chant du merle avant la pluie au milieu des champs bercés de coquelicots ? Que la disparition de ces trois êtres que j'aimais m'avaient laissé aussi indifférent que le pet d'un criquet au milieu d'un champ de blés ?

Oh ! Je les ai beaucoup déçu. Ile eussent préféré me voir en costume trois pièces et cravate, croupir dans une administration quelconque, à passer ma vie à somnoler devant mon bureau. Oh, mais, c'est bien, le petit, magré tout, il a réussi sa vie. Peut-on vraiment réussir sa vie en s'emmerdant chaque jour ? Non, ils s'indignaient parce que, au lieu du blazer bleu marine (avec un écusson de mon cul), je portais parfois des vestes roses ou olive, sans parler de mes longs cheveux. N'ont-ils jamais compris que leur indifférence à mon travail (parce que, tu appelles ça "travailler") faisait plus de dégâts dans ma tête qu'une tornade en Oklahoma ? 

Mais, au bout du compte, je les remercie. C'est grâce à eux, comme le chantait Ferré, que je suis devenu an immense provocateur. Parfois bêtement, je le sais. Mais je l'assume. Qui donc n'a pas commis des erreurs de jeunesse ? Sans parler de celles de vieillesse qui sont encore bien pires.

Ont-ils jamais compris que, non, je n'ai jamais noirci des feuilles avec de l'encre. Que je les ai toutes écrites à l'encre fort peu sympathique de mon foutre qui pleurait de n'être désiré par personne ? Ou alors, très rarement.

Mais je comprends que l'on puisse difficilement aimer un homme qui trempe sa vie dans son propre foutre. Surtou quand il n'a pas grand chose à dire...

 https://www.youtube.com/watch?v=-e-oFrauEpo

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