Semence de curieux III

La petite Naomi d'Aix-la-Chapelle me demande comment il se fait que durant ma "carrière de critique", je n'ai jamais connu bibliquement une artiste? Pour une première raison démographique toute simple, à l'époque, elles étaient moins nombreuses qu'aujourd'hui où l'on peut très facilement devenir femme-artiste en exposant ses tampons usagés sous une cloche de verre. Ça s'appelle de l'art con-ceptuel. Ça s'est déjà vu et ça laisse parfois un souvenir impérissable, mais le plus souvent très éphémère.Pour une question de déontologie ensuite. Imaginons que Madame Unetelle, coulant comme les chutes du Zambèze après avoir contemplé mon physique apollonien durant tout le vernissage soit venue me trouver pour me proposer une pipe dans l'espoir d'une bonne critique. Aurais-je pu me permettre d'écrire "Madame Untelle suce très bien, en plus, elle avale, mais sa peinture, c'est de la merde"? À moins de passer pour l'empereur des goujats.

Un peu comme ces profs (tant dans l'enseignement officiel que catholique) qui, chaque année repèrent une élève, bizarrement la plus belle, douée comme ils n'avaient jamais vu ça durant toute leur carrière et tellement douée même qu'ils trouvaient qu'il était absolument nécessaire de leur donner des cours supplémentaires pour leur faire atteindre l'excellence. Pas nécessairement dans la matière enseignée d'ailleurs. Imaginons que lors d'un examen, le lendemain après avoir revu la déclinaison de fellatio, fellationis, l'élève remette une feuille blanche au prof? Vous croyez que le dit-prof aurait osé mettre une note de zéro? À d'autres. D'ailleurs, souvent, la jeune fille en question remettait une feuille blanche. Certaine qu'elle était de recevoir, au moins, un 18/20.

Disons que je n'ai jamais mélangé peinture et histoires de cul. Je remercie la petite Naomi de son charmant courriel et je ne doute pas qu'elle soit une artiste d'avenir. Je lui rappelle simplement que ça fait vingt-cinq ans que je ne fais plus de critique et dix ans que je n'aime plus les femmes. Si, toutefois, je les ai jamais aimées.

Je signale aussi à un autre lecteur du blog que si, dans cette nouvelle série en cours, ce n'est pas par censure que je ne cite pas le nom de certains artistes, mais pour des raisons personnelles. Pas la peine non plus de raviver des souvenirs mauvais datant d'un quart de siècle. Et, encore moins, de mettre une photo d'une de ces personnes. De son visage ou d'autre chose d'ailleurs...

Comments

[Michèle P]

Pour en revenir aux choses sérieuses :), car nous sommes de la graine de curieux en Art :



http://www.jcolmant.be/Comment/J%20Colmant.htm

[Justine]

Mais vous êtes un obsédé textuel ! :)