Des baisers de colibri

9 janvier 2013

Je ne sais pas quoi ou qui me fait penser à cela. Sans doute rien, sans doute personne. Quand je vivais au Mexique, chaque matin, j'allais arroser les plantes du balcon, parmi lesquelles un hibiscus rose. Chaque matin, il y avait un colibri qui venait s'enivrer du nectar de l'éphémère fleur. Bien sûr, l'oiseau s'enfuyait dès que j'ouvrais les fenêtres. Je restais jusqu'à ce qu'il revienne. Au bout de quelques semaines, le colibri s'était habitué à ma présence. Mon rêve, c'était qu'il vienne un jour se poser sur mon doigt et m'y poser un baiser plus léger que ses plumes. Les colibris ne chantent pas. Ils butinent simplement les fleurs roses ou rouges que les abeilles ne voient pas.

C'est pour cela que, dans les déserts, la plupart des cactus ont des fleurs rouges.

Bien entendu, Coli, ainsi que je l'avais appelé, ne s'est jamais posé sur mon doigt. Mais il semblait me reconnaître. Il ne fuyait plus. Il pouvait rester un quart d'heure ou plus devant moi. Il suffisait que je ne bouge pas, que je ne fasse pas de geste brusque. Ma compagne d'alors ne me croyait pas. Elle ouvrait la fenêtre, l'oiseau s'enfuyait. Frocément. J'avais tout inventé, j'étais un peu con. Ce en quoi elle n'avait pas tout à fait tort.

Alors, je me levais un peu plus tôt pour sentir le souffle des ailes de Coli près de mon doigt. C'était mon petit bonheur du matin avant de préparer le petit déjeuner...

Les colibris sont un peu comme les femmes. Ils préfèrent d'autres fleurs de cactus rouges. Surtout si ces fleurs ont la couleur du sang.