Pédées, pédés, gouines, gouins, etc
Ces derniers temps, en Hollandie, le maraiage gay pose problème. Franchement, qu'est-ce qu'on s'en fout? Comme s'il n'y avait pas de problèmes plus graves? Qu'est-ce qu'on s'en fout qu'une femme aime une femme, un homme un homme? J'irai même plus loin, qu'est-ce qu'on s'en fout qu'une femme aime son danois ou un homme sa caniche? Ou vice-versa.
Ah, le soi-disant "ordre naturel"! Et quand un dauphin encule un autre dauphin (les exemples zoologiques sont légion), y a-t-il une manif monstre pour prtester contre ce "désordre de la nature"? Pas que je sache.
En Belgique, trois mariages sur quatre se terminent par un divorce. Personne ne moufte. Il y a même des femmes qui ne veulent pas que leur enfant ait un père. Et si tous les mecs étaient pédés, l'humanité s'arrêrait dans moins d'un siècle! Et alors? Peut-être que ce serait une bonne chose. Mais, de toute manière, parmi tous ces gouins, il y aurait bien l'un ou l'autre salaud pour aller se déverser dans un autre abreuvoir, non?
Quand j'étais adolescent, j'ignorais qu'il existait des homosexuel(le)s. Mis à part les propos graveleux. Ma mère disait que, de son temps, ça n'existait pas. Que c'était la faute aux chevelus de 68. La première fois que j'ai eu l'occasion de rencotrer des homos (on ne parlait pas encore de "gays"), c'était en 1976 lors de réunions littéraires. C'était un univers qui m'était totalement inconnu. Ils m'avaient pourtant bien reçu car je devais être un des rares hétéros dans la salle. La plupart des homos avaient une vie cachée. De papa ou de maman. Ils militaient en secret, comme d'infâmes brigands craignant le pilori. Certains faisaient semblant de vivre avec une femme. Certaines avec un homme. Pour pas que maman ou papa se posent trop de questions. Il y avait, à Liège trois ou quatre boîtes clandestines, autant pour les filles que pour les hommes, où ils pouvaient cacher leurs amours cachées. Puis, il y eut le mouvement gay. Ils ou elles se sentaient plus ou moins libres. Plus en tout cas qu'avant. Il y eut même des ils qui franchirent le pas de devenir elles. Des elles devenir ils, mais c'était plus rare. Ils ou elles se sentaient plus libérés, moins clandestins. Mais, aujourd'hui? Le retour de manivelle... Les voilà opposés à la horde baveuse des partisans de la loi naturelle...
Les crimes et attaques homophobes se multiplient. Sans doute certains bien-pensants sont-il jaloux de découvrir l'amour qu'ils ne trouveront jamais?
Il y a une douzaine d'années, un jeune étudiant m'avait posé cette question naïve: "penses-tu qu'il soit plus facile à une femme qu'à un homme d'assumer son homosexualité"? Je lui avais répondu: "penses-tu que ce soit plus facile à une femme qu'à un homme d'assumer son hétérosexualité"?
Il y a deux mille ans, un certain Jésus Con avait proclamé "Aimez-vous les uns les autres". Aujourd'hui, la devise serait plutôt "Haïssez-vous les uns les autres".
Le plus terrible, c'est que cette devise marche...