Scout toujours

Je n'ai jamais aimé le scoutisme, ce noble mouvement porteur de hautes valeurs... Il se fait que, sans que l'on me demande mon avis (sur lequel, de toute manière, on chie, tout comme on en a rien à foutre de la Loi), Elise a rejoint cette brigade voici quelques années déjà...

Hier, elle revenait du "camp". Déjà ce mot me hérisse. Passons. Elle me raconte donc les champêtres occupations faites durant son séjour.  Puis, tout de go, elle me demande si j'ai déjà joué... au strip-poker! Je lui réponds que non, ce qui est vrai, mais lui demande comment elle connaît l'existence de  ce "jeu"? Ben, c'est chez les scouts. Ah bon, chez les scouts. Bravo! Et tu a joué aussi? Non, nous on pouvait pas parce qu'on est trop petits, on est louveteaux, mais les plus grands, oui!!! Un peu estomaqué, je lui dis, oui, mais ils jouaient pour du semblant? Non, ceux qui perdaient était tout nus à la fin! Je tente, vainement d'arrêter de fumer, mais là, je dois avouer que j'ai allumé une cigarette. Je rappelle qu'Elise va avoir neuf ans et précise que sa troupe est d'obédience catho pur porc. Oui, je sais, je m'emporte...

Oui, je sais, je suis un vieux con, les choses ont évolué. Mais je m'étonne quand même d'apprendre que le simple poker fait désormais partie des nouvelles valeurs morales que l'on se doit d'inculquer aux enfants.

Je me suis alors souvenu d'une autre noble leçon de scoutisme que j'avais vue enseigner alors que j'étais tranquillement en train de lire un livre dans le Jardin Botanique de Liège. C'était quelques années avant l'affaire Dutroux. C'est dire si ça remonte... Arrive alors une troupe scoute sous la conduite de leur chef. Ce dernier expliqua la règle du jeu de la journée. C'était simple. Une moitié de la troupe devait se disperser dans le Botanique. L'autre moitié devait attendre que tous les autres se soient cachés puis partir à leur recherche. Jusque là, tout va bien. Tant les chasseurs que les chassés pouvaient marquer des points? Comment ? Tout simplement s'ils parvenaient à abaisser le short de l'autre et plus de points encore s'ils parvenaient à mettre slip à terre!!! Comme cela devait être amusant ! Surtout à 12 ou 13 ans...

J'étais allé trouvé le bellâtre blondinet qui dirigeait la troupe et lui avais demandé s'il n'avait pas trouvé d'autre jeux plus intelligent... Il balbutia quelques mots qui durent sans doute éteindre son excitation déjà visible derrière son short ridicule...

Pour toute réponse, il rappela la troupe et lui signala qu'ils allaient jouer ailleurs...

Je n'étais pas encore un vieux con à l'époque, mais les nouvelles valeurs du scoutisme m'avaient quand même déjà étonné...

Même si on sait que nombre de louveteaux ont connu leur première leçon de pipeau de leur guide dans la puanteur animal de leur tente. Idem pour les filles. Mais bon, c'était dans le secret de leurs tentes. Et cela devait sans doute faire partie de l'épreuve du serment de silence qu'il aurait été fort inconvenant de briser.