C'est l'printemps
Ce vendredi, j'ai passé une bonne partie de la journée dans mon jardin minime. Même si la matinée était une peu fraîche, le ciel était bleu. Dans le fond du jardin, j'ai vu les premières crosses de fougères s'éveiller entre les tiges des ciboulettes sauvages...
Chaque année, j'attends qu'elles sortent. Leur éveil signale que le printemps est arrivé. Que les épeires vont revenir. Que les rainettes vont recommencer leurs concerts nocturnes.
J'ai profité de la matinée pour tondre la prairie (mon jardin est très sauvage, rien n'y pousse, ou presque, sinon de mauvaises herbes. Un peu débroussailler les haies. Celle du haut tout d'abord. Bien trop haute pour moi. Celle du bas ensuite. Celle qui commence maintenant à être dévorée par un rosier liane qui, dans deux semaines se couvrira de fleurs blanches éphémères et inodores que les pluies assassineront en quelques heures. J'ai aussi redressé un arbuste au nom inconnu et qui, à l'automne, se couvrira de baies rouges et de merles. Vingt ans qu'il grandit et qu'il prend de plus en plus de place.
Ma voisine Véronique a profité du beau temps pour prendre une après-midi de congé. Elle s'est habillée d'une petite robe noire et s'est assise dans un fauteuil pour lire. J'ai compris que ma place n'était plus dans le jardin et suis donc rentré dans l'ombre de mon bureau...