Les trous de balle de Herstal

Vous êtes sur un autre continent. Vous prenez un verre avec un indigène. Si vous lui dites que vous venez de  Belgique, il y a de fortes chances pour qu'il vous demande si ce pays se trouve sur Mars. Néanmoins, cela arrive. Ah oui, la Belgique ! Vous essayez d'en savoir plus. Vous lui demandez s'il connaît une ville dans cet appendice du monde. Et, bien souvent, oui, il en connaît une. Non, non, ne vous haussez point du col, amis qui vivez dans cette ville qui ne sera pas capitale culturelle de l'Europe en 2015. La ville belge la plus connue dans le monde n'est pas Liège...

J'en ai fait l'expérience à plusieurs reprises. Que ce soit à New-York, au Cap, mais ce fut au Mexique que l'étonnement fut le plus grand. J'avais, pour des raisons professionnelles, loué un taxi pour la journée. Il fallait bien faire bla-bla pour passer le temps. Le chauffeur m'avoua très vite qu'il connaissait bien la Belgique, qu'il connaisait bien... Herstal ! Stupéfait, je lui demandai comment il connaisait cette ville. Je le vis alors plonger la main dans la poche intérieure de son veston et en sortir un... énorme Browning!!! Voilà pourquoi Herstal est la ville belge la plus connue dans le monde.

Voici dix ans, on disait d'André Stas qu'il était un artiste liégeois, aujourd'hui, le voici spadois. Rien n'est plus faux. André Stas est un pur trou de balle de Herstal ainsi que nous avions un soir de brumes brunes baptiser cette très officieuse société fantôme. Pour en faire partie, il fallait avoir vécu au moins dix ans dans cette sinistre commune.

Si je parle d'André ici, c'est parce que son livre Entre les poires et les faux mages vient d'obtenir le Prix de l'humoir noir à Paris (banlieue de Liège). J'en suis heureux pour lui.

Un trou de balle de Herstal honoré à Paris, c'est pas tous les siècles que ça se passe.