11 janvier 2008
La bordelrépublique
Bien entendu, tout le monde se fiche des problèmes buccaux du tsaron et de sa virgule. Mais, puisque le peuple n'a que cela à se mettre sous la dent, dans les yeux et les oreilles, nini mamour aurait tort de ne pas en profiter, puisque ça marche.
Alors, on installe la bordelrépublique. à grands coups de diamants même pas offerts par Bokassa, de voyages bolloréens en des paradis intouchables, de montres à montrer et de lunettes éblouissantes. Faut que ça brille pour pas montrer que ça saigne. Plus besoin de débloquer des budgets pour payer des intermittents du spectacle, des scénaristes besogneux et des décors éphémères, tout est déjà en place pour une saga d'au moins cinq ans. On agite dans un bocal un cocktail de vaudeville de ruelle et de porno crade avec des actrices sur le retour, on zeste ça d'un trait de linge forcément sale sur cubes de mesquineries crasses. Ça met du beurre dans les éditeurs et ça permet un feuilleton auprès duquel Dallas et semblables font l'effet d'un spectacle de marionnettes pour enfant de choeur pré-pubères. Et encore, nous n'en sommes pas encore au premier acte, tout juste à peine aux premières notes de l'ouverture pendant la répétition. Car, ensemble, on peut tout imaginer et plus encore. Tiens, par exemple le voyage d'initiation à Outreau du petit Louis, l'exil de la veuve Martin à la Salpétrière, l'école des mignons, des sodomies libyennes (c'est déjà fait), un vol de nid de cocus en jungle colombienne, tout et plus encore, dis-je. Puisque ça marche...
Pendant que s'éjaculent ces nobles réjouissances aux yeux de tout un peuple, on laisse quelque peu glisser l'une ou l'autre menues affaires courantes. Tiens, tu reprendras bien une tranche de service minimum obligatoire, une coupe de quarante heures ou plus, goûte-moi donc ce canapé de droit de grève, il n'y en aura bientôt plus et, t'en penses quoi de ce dessert... peine de rétention que ça s'appelle? Mmmm, le nom est joli, ça a de la robe et puis... ce fond d'adn ! une vraie trouvaille ! Divinement positif...
On fêterait bien tout ça à Austerlitz, non ? Tu crois pas qu'on en fait un peu trop ? Mais non, ils en redemandent. Et les journalistes ? T'as pas peur d'un sursaut des journalistes ?
Les quoi ? répondit le tsaron en demandant à la garde des serpillières de se mettre à genoux devant le maître...
Publicité
Publicité
Commentaires
D
F
L