12 décembre 2007
Direction et philanthropie
Monsieur Diserbeau est directeur d'une grande surface dans une commune de cinq mille habitants en Loire-Atlantique. Au printemps dernier, il s'était rendu compte que 90 % du stress développé par ses cinquantes caissières, pardon, "hôtesses de caisse" était dû aux règlements en liquide qui, pourtant, ne représentent que 19 % du chiffre d'affaires.
C'est jamais agréable, pour un directeur, de voir son personnel stressé. Du coup, monsieur Diserbeau a fait placer une machine miracle. Le client glisse billets et pièces dans une fente et le reste en ressort par une autre. Il paraît que les clients aiment beaucoup ça, qu'ils ont l'impression de gagner au jackpot.
Un autre point positif de cette machine est qu'elle permet de ne plus devoir passer 23 minutes par jour à rendre la monnaie. Du temps perdu que les caissières pourront utiliser à parler avec le client et donc à améliorer l'image de la grande surface. À raison de cent clients par cais... pardon, hôtesse de caisse, cela fera tout de même 14 secondes pour prouver au client qu'il est roi et autre chose qu'un con-sommateur.
Monsieur Diserbeau se défend de voir, dans cette machine, une mangeuse d'emploi. C'est ce qu'on disait aussi, voici une vingtaine d'années, aux employés de banque quand on est venu installer les premières machines à retirer les billets.
Le placement de cette machine bienfaitrice a coûté, sans les taxes, 400.000 euros.
Allons, allons, tout n'est pas noir en ce bas monde. Saluons d'un grand coup de chapeau un philanthrope capable d'avancer cette somme uniquement pour le bien-être de ses employées.
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