Police !

Ce week-end, à Lîdje, c'est le festival "Les Ardentes". Ça fait maintenant trois semaines que j'ai droit à des concerts de foreuses, scies électriques et autre marteaux-piqueurs. Parfois en solo, en duo et même en trio. Heureusement, c'est gratuit.

Dix heures, quelqu'un tambourine à ma porte. J'ai horreur de ça. D'habitude, je ne vais pas répondre. Mais là, on frappe encore et encore. Je descends. Je tombe nez à nez avec deux flics armés dont une jeune fliquette ma foi plus que jolie, mais je n'ai pas le phantasme de l'uniforme. Son équipier est plutôt du genre catcheur. À ne pas croiser le soir au coin d'une rue. Ils sont polis et me demandent si c'est moi qui fais tout ce boucan dans le coin ? Non. On peut passer dans votre jardin ? Oui. C'est un autre voisin qui a porté plainte. Les travaux sont à présent interdits le week-end.

André a donc encore frappé. Dès le départ, il n'avait pas supporté l'attitude du jeune couple qui venait de s'installer. Il est vrai qu'ils ne disaient bonjour à personne, ce qui est assez mal vu dans le quartier. Ces deux-là, m'avait dit André, ils n'ont pas intérêt à m'emmerder. Première fois qu'ils font du tapage, j'appelle les flics. Il a tenu parole deux mois plus tard. À 22 heures 01 exactement, il a appelé les flics. Tu vois, m'avait dit André, si encore ils étaient venus mettre un mot pour prévenir, j'aurais rien dit. Et, tu sais, je suis le premier à te passer un outil quand tu en as besoin, mais eux, je prefère encore crever que leur donner un clou. 

Aujourd'hui donc, la guèguerre est montée d'un cran...

Enfin, je dois dire que le silence, ça fait quand même du bien... Mais quelles maladresses de la part de ce jeune couple ! Ici, dans la rue, tout le monde se connaît. C'est presque un village. Tout le monde se dit bonjour et voilà qu'un couple de Belges étrangers veut imposer une loi du mépris. Et, ça, dans le village, ça ne passe pas... Ou alors très mal. Espérons pour eux qu'André ne sorte pas le fusil un jour. Il est parfois un peu soupe au lait...