Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Liège, hélas
18 février 2013

Comment j'ai cessé d'être journaliste I

Finalement, j'en ai eu marre de ces soirées infinies qui se terminaient bien souvent à l'heure où je me levais. De ces journées de gueule d'ébène qui suivaient. Du porte-jarretelles de la galeriste que je n'ai jamais vu. Des mesquineries d'artistes qui me reprochaient de n'avoir écrit que vingt lignes sur lui alors que j'en avais écrit trente sur quelqu'un d'autre. Des rumeurs qui disaient que si j'avais écrit un beau texte sur Unetelle, c'est parce que je l'avais baisée, alors que ce n'était pas vrai. Question de style, toujours. D'ailleurs, si ça avait été vrai, j'aurais sans doute commencé mon article par: "J'ai passé une nuit formidable avec Unetelle et maintenant que je connais ses dentelles, je vais vous parler de ses toiles". De cette journaliste qui terminait son émission de radio à minuit avec une voix de suceuse pour vous dire bonne nuit et qui m'avait demandé un jour si elle pouvait m'interviewer. Je ne la connaissais ni de ses grandes lèvres, ni de ses petites dents. Elle m'avait invité chez elle, une après-midi d'été. Elle m'avait reçu, alanguie sur son lit, me parlant tout d'abord de sa chatte, celle qu'elle tenait sur sa poitrine en me disant que ses ronronnements lui faisaient l'effet d'un vibromasseur. Elle m'avait demandé si "je peux t'appeler Joseph"? J'avais dit non. Elle buvait trois verres de vin rouge avant que je finisse le premier. Au bout d'une demi-heure, son déshabillé négligemment négligé m'avait permis de voir que son autre félidé était noir de jais. L'interview avait pu commencer. Par une question essentielle: "Monsieur Orban, est-ce que vous mettez des préservatifs"? Le tout avec sa voix de minuit. J'avais fini mon verre et puis j'étais parti. Je ne voyais pas ce que cette question avait à voir avec l'écrivain ? Et quoi, t'en as pas profité ? m'avait-on dit au journal. Non. Mais t'es con ou quoi ? Oui, je suis con, et alors ?

Malheureusement pour moi, je suis encore resté dans le milieu de l'art...

 

Publicité
Publicité
Commentaires
J
"Je ne la connaissais ni de ses grandes lèvres, ni de ses petites dents"<br /> <br /> <br /> <br /> J'adore !<br /> <br /> Vous n'en manquez pas une.
Liège, hélas
Publicité
Liège, hélas
Visiteurs
Depuis la création 240 808
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
Publicité