Les bonnes lectures
Ce matin, je feuilletais un livre de la Comtesse de Ségur qu'Elise avait reçu pour sa Saint-Nicolas. L'histoire se passe à la campagne. C'est curieux car ce livre a été écrit en 1866 et, dès le premier chapitre, on y parle d'une journée des enfants à l'école. C'est curieux car, à cette époque, les parents n'en avaient cure d'envoyer leurs enfants apprendre voyelles et consonnes, ils les trouvaient bien plus utiles dans les travaux des champs.
Passons. Ségur nous raconte le quotidien des enfants à l'école. Du temps où l'alhabet s'apprenait à grands coups de trique. Mais on apprend aussi de quoi était fait le repas de midi. Un repas très frugal, mais toujours accompagné d'un demi-litre de... cidre! Bon, c'était mieux que le verre de calva que l'on mettait alors dans le biberon des nourrissons normands*. Mais quand même.
Si Ségur publiait aujourd'hui, elle serait clouée au pilori ou exilée (ne parlons même pas de sa xénophobie tenace). Xénophobie aussi grande que l'antisémitisme de Jules Verne. Heureusement pour elle, Ségur n'a pas écrit Sophie au Congo...
* En 1900, les médecins avaient annoncé que, en Normandie, 50% des enfants de moins de cinq ans, filles et garçons, étaient alcooliques... Au moins dormaient-ils tous d'un sommeil profond.