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Liège, hélas
9 décembre 2012

Les bonnes lectures

Ce matin, je feuilletais un livre de la Comtesse de Ségur qu'Elise avait reçu pour sa Saint-Nicolas. L'histoire se passe à la campagne. C'est curieux car ce livre a été écrit en 1866 et, dès le premier chapitre, on y parle d'une journée des enfants à l'école. C'est curieux car, à cette époque, les parents n'en avaient cure d'envoyer leurs enfants apprendre voyelles et consonnes, ils les trouvaient bien plus utiles dans les travaux des champs.

Passons. Ségur nous raconte le quotidien des enfants à l'école. Du temps où l'alhabet s'apprenait à grands coups de trique. Mais on apprend aussi de quoi était fait le repas de midi. Un repas très frugal, mais toujours accompagné d'un demi-litre de... cidre! Bon, c'était mieux que le verre de calva que l'on mettait alors dans le biberon des nourrissons normands*. Mais quand même.

Si Ségur publiait aujourd'hui, elle serait clouée au pilori ou exilée (ne parlons même pas de sa xénophobie tenace). Xénophobie aussi grande que l'antisémitisme de Jules Verne. Heureusement pour elle, Ségur n'a pas écrit Sophie au Congo...

* En 1900, les médecins avaient annoncé que, en Normandie, 50% des enfants de moins de cinq ans, filles et garçons, étaient alcooliques... Au moins dormaient-ils tous d'un sommeil profond.

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Commentaires
A
Merci Michèle. C'est ce que disait le meilleur prof d'histoire que j'aie jamais eu.
M
J'aime qu'on se réfère à la littérature (Le Rouge et le Noir, chronique de 1830 - deuxième roman de Stendhal, cité par "Anonyme") pour éclairer une époque. <br /> <br /> Merci Anonyme :)
M
En fait, (en France) ce sont les révolutionnaires inspirés par les philosophes du XVIIIe siècle qui avaient proclamé le droit à l'instruction. Mais par manque de moyens, la Convention ne put faire appliquer la loi du 17 novembre 1794 qui créait une école pour 1000 habitants où devait être donné un enseignement gratuit par des maîtres à traitement fixe. <br /> <br /> L’État ne pouvant financer le salaire des maîtres, la rétribution scolaire, ("écolage") fut rétablie le 24 octobre 1795. L’École Normale de Paris fondée en 1794 ne vit pas le jour et rien ne fut fait pour la formation des maîtres. <br /> <br /> Sous l'Empire et la Restauration les écoles primaires furent négligées. Le clergé reprit la direction de l'instruction, confiant l'enseignement à des ecclésiastiques souvent sans compétences. <br /> <br /> En 1833, la loi Guizot organise l'enseignement en obligeant chaque commune à ouvrir une école primaire élémentaire et les villes de plus de 6000 habitants à entretenir une école primaire supérieure. Chaque département doit entretenir une École Normale destinée à la formation des maîtres. L'instruction religieuse faisant partie des programmes d'enseignement, le curé fait partie du conseil de surveillance de chaque école. L'enseignement reste donc sous le contrôle du clergé et le restera sous le régime de Napoléon III.<br /> <br /> La loi Falloux va ensuite régir l'école de 1850 à 1880. Toujours dans cette dualité scolaire, avec des écoles privées et une école publique dépendant toujours de l’Église. Seule avancée, Victor Duruy impose aux communes la mise en place d'écoles de filles et favorise la gratuité sous forme d'une aide aux indigents (création de la "Caisse des écoles").<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai tiré ce "résumé" du site www.musee-ecole-charente.com/les-lois-scolaires.php<br /> <br /> présentant le livre d'Yvette Renaud : "L'école en Charente avant Jules Ferry".
M
La comtesse de Ségur faisait œuvre de fiction :) <br /> <br /> Les enfants de sa famille devaient avoir un précepteur à domicile...<br /> <br /> <br /> <br /> En France, l'école est devenue publique, gratuite et (on pouvait donc l'instituer) obligatoire, sous la IIIe République, avec, en 1880, les lois de Jules Ferry, préparées de longue date par la Ligue de l'enseignement et son président Jean Macé, qui créait cette ligue française de l'enseignement en 1866, après avoir découvert la Ligue belge de l'enseignement, créée en 1865 avec Charles Buls pour président, précurseur en la matière donc...
F
N’oublions pas que Sofia Fiodorovna Rostoptchina est issue d’une famille aristocratique russe. C’est son père qui a fait brûler Moscou à l’arrivée de Napoléon, ce qui fut la cause du désastre de la Grande Armée. Cependant, il dut s’exiler devant le mécontentement de tous ceux qui avaient perdu leur maison. En France, Sophie épousera le comte de Ségur, neveu du général Philippe de Ségur (qui avait failli mourir dans l'incendie de Moscou avec les troupes de Napoléon). Le Comte la trompa toute sa vie. Mais il était aussi président de la Compagnie des Chemins de fer de l’Est. Un jour, il rencontra Louis Hachette, à qui il accorda le monopole de la vente des livres pour enfants dans les gares. Il lui parle de sa femme, qui écrit justement ce genre de récits pour la jeunesse et c’est comme cela qu’elle a été publiée.
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