Elise et la littérature
Un jour, je prenais un café avec Danielle Bajomée au Delft. Elle me demande des nouvelles de la petite. Je lui réponds que ça va, mais qu'elle est comme son papa: elle n'aime pas Marguerite Duras! J'ai toujours bien aimé taquiner Danielle: plus c'est gros, plus vite elle plonge. De fait. M'enfin, Joseph, tu ne vas pas me dire que tu fais lire Duras à une enfant de quatre ans? Ben si, je t'enverrai la preuve qu'elle n'aime pas. Elle avait ri, Joseph l'avait encore bernée.
Je lui envoyai la preuve quelques jours plus tard. Elise, la pauvre avait un orgelet. Je lui avais bien expliqué ce qu'elle devait faire. Elle était toujours la première quand il s'agissait de jouer un rôle. Elle devait tenir en mains un livre et faire une grimace montrant qu'elle n'aimait pas le bouquin. C'était pour envoyer à une amie de papa. Ah, bon, d'accord, mais, à une amie, hein, papa? Pas une fiancée, parce que, tu sais bien ce que je t'ai déjà dit avec les fiancées? Oui, je sais, je sais, tu me l'as déjà dit cent fois.
Quelques jours plus tard, son orgelet était guéri. Mon livre venait de sortir. Les enfants reconnaissent très vite quand un ouvrage est de qualité...