Photo finish

Les règles du scrutin présidentiel aux Usa sont aussi compliquées que celles du base-ball. Qui ne doivent pourtant pas être compliquées puisque, chaque semaine, des millions d'Américains suivent les parties en les comprenant. 

Pour faire simple, chaque Etat reçoit un nombre défini de "grands électeurs" selon le principe "celui qui gagne ramasse tout". Aucune notion de proportionnelle donc. Une fois le tour des Usa terminé, ces grands électeurs voteront, forcément, pour le candidat vainqueur de l'étape (même s'il y a déjà eu quelques exceptions). Cela signifie qu'on peut très bien être élu candidat à la présidentielle en ayant reçu une minorité de voix. Prenons un exemple un peu caricatural mais plausible. Le candidat A gagne les primaires, les caucus avec 90 % des voix en Alaska, dans les deux Dakota, Delaware, Washington DC, Vermont, Montana et Maine. Il obtient ainsi 25 grands électeurs. Son adversaire B gagne en Floride avec un écart de cent voix. Il recevra 27 grands électeurs. Ce serait un cas de figure, mais il serait théoriquement possible qu'un candidat n'ayant obtenu que 30% des votes soit désigné pour la présidentielle. C'est ainsi, par exemple que George Bush Jr a été élu président alors que son rival Al Gore avait obtenu plus de voix.

Vous voyez, le base-ball, ce n'est pas aussi compliqué que ça...

Lors de la première étape, les commentateurs sportifs ont été tenus en haleine lors du sprint entre Ricky et Mitt. Ce dernier l'emportant de 8 voix. Or, voilà qu'une bombe éclate sur la caravane du grand tour. Après un nouveau comptage, ce serAIT Ricky qui l'aurait emporté de 24 voix! Au lieu de 11-0 pour Mitt, on passerait ainsi à 7-4 en faveur de Ricky. Nous sommes toujours dans les étapes de plaine. Après-demain, en Caroline du Sud, on arrive en moyenne montagne où un outsider pourrait aussi surgir et rebattre les cartes. Rappelons aussi que le dopage à coups de millions de dollars est autorisé dans cette compétition. Il est même vivement conseillé.