Apparue, 2012

J'avais l'âge d'Elise lorsque j'ai découvert cette "baguette magique". C'est une tige de fer d'une vingtaine de centimètres. Quand on l'allume, ça fait des étincelles. Je trouvais cela merveilleux. On la faisait tourner dans le noir pour y ajouter d'autres merveilles qui s'en allaient mourir au bout de dix secondes qui me semblaient une éternité. Une manière d'apprendre aussi que l'éternité pouvait être éphémère. 

Puis, l'objet a disparu du marché. Trop dangereux, peut-être, ou pas assez rentable, sans doute... La veille de Noël, j'ai poussé la porte d'un très vieux magasin de farces et attrapes qui a survécu au pied de la rue Saint-Gilles, diable sait comment. Et là, miracle! Les boîtes étaient empilées par dizaines sur le comptoir. À un euro la dizaine de bonheurs, je me suis dit que je pouvais bien en prendre deux pour la petite. Je savais qu'elle allait aimer. Je n'ai pas pu m'empêcher de la prendre en photo quand j'ai vu qu'il y avait encore plus d'étincelles dans ses yeux qu'autour d'elle. 

Alors, même si 2012 s'annonce noire (mais plus grise quand même que 2013 et moins noire que les suivantes), retrouvons, ne serait-ce que dix secondes, cet émerveillement d'enfance. Tout en gardant en tête qu'une journée sans rire est une journée perdue...