Des jardins, des mystères
Depuis que je sais que je vais devoir quitter la maison, je soigne moins mon jardin minime. Je laisse la nature suivre ses voies mystérieuses. L'avant-dernier hiver s'était attaqué à la flamboyante azalée qui enflammaient la pelouse d'un rouge vif durant une semaine. Le dernier et très long hiver l'a achevée... Mais le froid vif semble aussi avoir de secrets desseins. Ainsi les tulipes ont-elles été plus nombreuses qu'avant. Les ciboulettes aussi. Comme si le froid profond leur avait rendu des forces. Il y a deux mois, j'ai inhumé mon vieux chat. En creusant sa tombe, sans le vouloir, j'ai découpé des racines enfouies de pivoines. Je ne me souvenais plus qu'elles étaient là. Vu leur état, je les ai rejetées plus loin dans la terre tout en prenant soin de ne pas toucher à l'autre plante. Deux mois plus tard, la pivoine massacrée est plus vive que jamais, avec, déjà (!) de gros boutons bien lourds. L'autre pivoine est plus que chétive. Juste quelques feuilles pâles. Mystère...
Mais, ce matin, j'ai été surpris d'être éveillé par ce parfum de premier mai. Non pas celui des muguets, mais des lilas. Est-ce l'hiver rude qui les a fait fleurir aussi tôt dans l'année ? Bien plus tôt que jamais ? Je ne sais pas. Je ne cherche pas de réponse. Je préfère laisser les jardins couler lentement sur leurs fleuves de mystères...
Un lilas du voisinage, 10 avril (!!!) 2011