Les tyranneaux de Belgerac
On se demande parfois comment des tyrans peuvent survivre autant de temps ? Vingt ans en Tunisie, trente en Egypte, quarante en Libye... Tout simplement parce que tout tyran se repose sur une foule immense, sinon d'admirateurs, du moins d'obligés. Allez donc cracher dans la main de celui qui vous nourrit, qui vous accorde l'une ou l'atre faveur, etc. Même si vous êtes sous muselière, ce serait quand même fort malpoli. Sans compter que ces tyrans bénéficient bien souvent de grandes largesses venues de l'extérieur.
Mais, n'allons pas si loin. Restons dans ce que l'on appelle la "ceinture rouge" liégeoise, qui, depuis un bon demi-siècle est dirigée sans le moindre état d'âme par le "péesse". Allez dire à un habitant de Seraing, Herstal, Liège, Ans ou Flémalle (etc) que leur bourgmestre est (ou était) une crapule. Vous risquez fort de vous retrouver avec, dans le meilleur des cas, un poing dans la figure. Comme tout despote, ces tyranneaux de Belgerac sont hautement malins. Il leur suffit d'offrir chaque dimanche une tournée générale à la maison du Peuple, un appartement social, un voyage pour les pensionnés, un poste de femme d'ouvrage et j'en passe, et voilà le peuple rassasié et prêt à revoter les yeux fermés pour leur bienfaiteur... Certains restant en place bien plus de vingt ans.
Mais, évidemment, dans nos démocraties, on ne parlera pas de dictature. Seulement de "clientélisme". C'est quand même plus démocratique. Pourtant, la recette de base est exactement la même que celle utilisée par les tyrns de tous les âges. De toute manière, ces dirigeants le savent, même uni, le peuple sera toujours vaincu...
El pueblo unido siempre sera vencido...