Enfin !

Un journaliste de la télévision belge l'a enfin prouvé. Il est entré au Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain (alias le MAMAC) de Liège, a décroché sans peine un tableau de Chagall et est sorti avec l'oeuvre sous le bras. Bien entendu, il a rapporté la peinture. Mais... 

Ça fait près de trente ans que je le dis, nul besoin d'un groupe de gangsters armés de kalach, nul besoin d'une intervention de Tsahal pour qui voudrait piquer une oeuvre dans ce musée. Un enfant de dix ans serait capable de le faire. Il faudrait au moins un mois (et encore !) pour que l'on se rende compte de la disparition. Le mieux, c'est encore d'aller se servir dans les caves ou les réserves. Là, c'est journée portes ouvertes. Les clés doivent avoir été perdues depuis la guerre. La deuxième, si pas la première. On n'est même pas certain que toutes les oeuvres ont été répertoriées.

Il y a une vingtaine d'années, j'avais donné rendez-vous là, sur le perron du musée à un ami. Les ouvriers étaient occupés à déménager des toiles apportées pour une exposition. Ils travaillaient sans gants (of course) et s'apprêtaient à fermer leur camion quand l'un d'entre eux cria "Houber ! Enne a ko deux bazors, là" (Hubert, il y a encore deux bazars, là). De fait, les deux bazars étaient à mes pieds, c'étaient deux Magritte... 

L'ineffable échevin de la Culture, devant la situation, a promis qu'on allait attacher les oeuvres plus solidement (ce sera bientôt la période des soldes dans les Brico). Il promet même un poste de concierge (avec, sans doute, un chihuahua nain comme chien de garde). 

J'ignore même si un système d'alarme existe. Sans doute pas. Ou alors très vétuste. Il suffit de voir le nombre de fois où la pluie s'invite dans la grande salle. Certains volets ne ferment plus. D'autres ne s'ouvrent plus. 

Ce n'est pas grave. Dans cinq ans (hahahaha), on va transformer cela en CIAC (Centre International d'Art et de Culture) et ça va amener un million de visiteurs par an.

Ça, c'est l'humour liégeois...