Un peu de fierté
Ma fille m'a averti que, samedi prochain, elle allait à Bruxelles pour recevoir un prix. Ah bon ? Oui, avec son école, elle avait participé à un concours de La Fureur de lire. Elle devait choisir un livre qu'elle avait aimé, dire pourquoi et accompagner son petit texte d'une illustration...
Bon, c'est con à dire, mais j'étais assez fier. Au moins, à six ans, elle aura déjà reçu un prix "littéraire" chose que son clown de père n'est jamais parvenu à avoir. Pourtant, diable sait si je tente de lui dire que les insectes nécrophages ont une plus belle vie que les écrivains.
Et, lui dis-je après l'avoir embrassée et félicitée, les maths, les scientifiques, ça t'intéresse pas ?
- Oh, tu sais, je m'en fiche, du moment que je sais compter jusque cent, je sais compter jusqu'aux milliards...
- Oui, c'est vrai...
Puis, ce mardi (qui doit bien être le 4 mai le plus froid depuis 1833), en rentrant chez moi, elle découvre un petit livre qu'une amie peintre vient de sortir. Elle le compulse puis s'arrête au quatrième de couverture. Sur cette page, il y a juste une petite phrase écrite par son père : "(...) Autant de fantômes secrets d'une enfance dont il ne resterait que quelques traces d'or".
Alors, Elise :
- Dis papa, c'est toi qui as écrit cette phrase ?
- Oui...
- Eh bien, permets-moi de te dire qu'elle est géniale...
- Bon, allez, dépêche-toi, maman va venir te rechercher...