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Liège, hélas
14 avril 2010

Y'a des jours comme ça

Ce matin, je décide de descendre en ville pour me faire couper les cheveux. Chez Raymond. Ça doit bien faire cinquante ans qu'il officie. 6,30 euros la coupe aux ciseaux. Je laisse toujours 70 centimes parce que je me dis qu'à ce prix-là, à raison de quatre coupes par heure, je vois pas vraiment comment il gagne sa vie.

Mais, j'aime bien Raymond. D'abord, il parle pas. Puis il a un salon années cinquante qui sent la brillantine et la fougère. Puis j'en avais marre de mes cheveux qui tombaient sur mes épaules. Même si la petite trouvait que cela faisait Will Turner et que, dans sa famille, elle ne connaissait aucune femme avec des longs cheveux.

Mais je m'égare. Donc, je descends la rue. Au bas de celle-ci, je vois un gamin d'une quinzaine d'années, la démarche un peu chaloupée. Neuf heures du matin. Quand je le croise,je vois qu'il tête à plein goulot une bouteille de mauvais rosé à moitié vide. Je monte dans l'autobus. Dans le fond, un couple d'un âge incertain, la trentaine allègrement surchargée. La voix pâteuse. Tous les deux fort maigres. Tous les deux tenant vaille que vaille une canette d'un demi-litre de bière Gala. La moins chère. Neuf heures et quart.

Terminus. Une femme. Dans la trentaine. Mini-robe noire sur collants de même. Un peu endormie. Le rot bien acide. Et une bouteille de gros rouge presque vide vacillant au bout de sa main.

Neuf heures quarante. Je croise un ami, architecte, que je n'avais plus vu depuis longtemps. Quelle nouvelle ? Ça va, ça va. Ça pourrait être pire. Il me dit qu'il doit me laisser parce qu'il doit absolument aller acheter l'apéro...

Je vais non loin de l'ancienne grand poste de Liège. Un quartier duquel notre bourgmestre a éradiqué la prostitution. Du moins le croit-il. Mais, ce n'est pas mon but. Sur le trottoir, une jeune putain ravagée. Du style cinq euros la pipe sans capote. Les bras couverts de bleus. Une "plate" de cognac vide. Et qui crie. "Mais, putain, putain, bordel, j'ai jamais vu ça, y'a pas de clients aujourd'hui" ??? En plus, il faisait froid. 

Y'a des jours comme ça où Lige a des ailes romantiques.

Je suis entré chez Raymond. Il terminait de coiffer un client et il n'y avait personne d'autre avant moi...

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