Jérémy, douze ans aux fraises ogm

Jérémy n'a pas encore douze ans. Il vit dans la banlieue de Marseille. Comme beaucoup de gosses de son âge, il aime taper du pied dans un ballon et rêve sans aucun doute de brandir une glorieuse coupe au-dessus de sa tête quand il sera grand. Jérémy vient de quitter la banlieue de Marseille pour rejoindre Chelsea. Jérémy est encore trop jeune pour savoir ce que représente la maffia. Il s'en fiche Jérémy, de la maffia. Qu'elle soit de Sicile, de Calabre ou, ici, de Russie. Quand il s'endort, Jérémy doit rêver qu'il dribble ses idoles, qu'il les mystifie et qu'il va même inscrire un but au plus grand de tous les gardiens de but du monde. Jérémy rêve éveillé puisque, grâce à la maffia russe, il va pouvoir côtoyer ses idoles et même que, si le gardien de but est un petit peu sympa, il lui laissera même marquer un goal à l'entraînement. Si la maffia est au-dessus des lois, c'est parce qu'elle les connaît mieux que les avocats. On ne peut pas embaucher (débaucher serait plus correct) un enfant de moins de seize ans non accompagné de ses parents. Mais la maffia est généreuse. Elle offre donc gîte et couvert et même salaire aux parents et au gamin contraint de quitter la banlieue marseillaise pour rejoindre Chelsea. Notez que, ça pourrait être pire. Dans certains pays, certaines maffias n'hésitent pas à débaucher d'autres enfants. Mais là, ils ne jouent pas au ballon. Ils jouent avec des vraies balles. Ça s'appelle des enfants-soldats. Finalement, Jérémy a bien de la chance...