Un peu de luxe de temps à autre

Je n'ai jamais eu de voiture. Je n'ai même jamais eu de permis. Une voiture, je sais juste que ça a des roues et un volant. Que ça fonctionne avec des produits qui puent plus qu'une cigarette qui se consume dans un cendrier. Je serais sans doute incapable de citer une vingtaine de marques de ces objets meurtriers qui tuent quand même quelques dizaines de milliers de personnes par an dans le monde. Mais bon, je connais malgré tout Rolls et Royce. J'apprends que l'illustre constructeur vient de sortir un tout nouveau modèle "coupé". Pour la modique somme de 440.743 euros. Je ne sais pas si c'est taxes comprises, mais, à ce prix-là, on va pas chicaner. Parce qu'il serait tout de même dommage que votre voisin achète exactement le même engin, Rolls vous laisse le choix entre... quarante-quatre mille couleurs différentes. C'est bien le moins. Top du top, l'éclairage du plafond. Il est constitué de seize cents points lumineux qui, la nuit venue, vous donnent l'impression de voguer dans le ciel. Ce qui pourrait être le cas si un autre abruti venait à vous faire verser dans un ravin ou contre un platane. Seulement voilà, cette voûte étoilée est en option. Il vous en coûtera neuf mille euros de plus (hors TVA). Je trouve que c'est un peu mesquin de la part du constructeur. Vous me direz qu'en ces temps de perte du pouvoir d'achat, les ventes ne doivent pas décoller. Que du contraire. à peine le modèle sorti que le concessionnaire belge en a déjà vendu un exemplaire et a demandé à la maison mère de revoir à la hausse son quota de trois véhicules pour l'année prochaine. Rolls and Royce attitude.