Diable!

Xavier Darcos est le nouveau ministre de l'éducation de la Sarkozye, ce pays où il faut se lever tôt et frapper fort pour montrer la tranquille rupture. Maître Darcos, sur son arbre perché, a donc décidé de frapper fort et a donc déclaré qu'il était indispensable que les élèves vouvoient leurs professeurs (on n'ose pas encore le mot "maître")! Diable! Quel poing sur la table! Quel point sur les i!!! Conscient, peut-être, que de tels propos lui auraient valu le bonnet d'âne en son temps, il a quand même admis qu'il n'en ferait pas un texte de loi. Je sais, nous ne sommes pas en Sarkozye, mais j'ai assez d'amies et amis enseignant, y compris même dans des classes dites pudiquement "difficiles" pour savoir que le tutoiement n'existe pas entre profs et élèves, même en-dehors des cours. Sauf, dans les cas d'insultes. Cela me rappelle une anecdote de mon ami le poète Izoard qui, pendant quarante ans, fut professeur de français dans une école d'horticulture. Un jour, en fin de carrière, après avoir fait une remarque à un éléve dissipé, ce dernier lui répondit:"Ta gueule, tu pues". En prof de la vieille école, Jacques avait téléphoné le soir aux parents de cet élève pour leur narrer le fait (on imagine le ridicule de la démarche). Outrée par la nouvelle, la mère de l'élève lui avait répondu: - Quoi? Il vous a dit "ta gueule, tu pues"??? Ça, monsieur, dès qu'il rentre, je vais lui faire la leçon: il n'a pas le droit de tutoyer son professeur"!!! Xavier Darcos devrait retourner ne serait-ce qu'une heure dans un lycée. Dire que le tutoiement s'y est généralisé est une généralité aussi grande que celle qui veut que les gosses de banlieue ne soient que racaille.