La carte d'identité
Bon, je sais, je suis négligent. Surtout en ce qui concerne l'administration. Ça fait plusieurs mois que je devrais avoir ma nouvelle carte d'identité. Avant, on allait à l'Hôtel de ville, il y avait un fonctionnaire qui tapait les données à la machine à écrire et on sortait cinq minutes plus tard. Maintenant, il faut plusieurs semaines. Parce que, à présent, c'est une carte électronique, soi-disant infalsifiable mais qui, pour vous gendarmer un peu plus, vous servira aussi de carte de mutuelle.
Trois jours auparavant, je me rends compte que ma carte bancaire est bloquée. Je téléphone à Patricia pour en connaître le motif. C'est parce que vous n'avez pas encore apporté votre nouvelle carte d'identité me dit-elle. C'est une nouvelle mesure des banques pour mieux chasser les fraudeurs. Ceux qui utilisent une fausse adresse par aller déposer leur argent au Luxembourg, aux Grenadines ou autres paradis fiscaux dont la Belgique fait partie du peloton de tête.
Avec mes 1200 euros mensuels, la nouvelle m'a fait rire. En attendant, me voilà bien emmerdé. Le potentiel fraudeur que je suis ne peut plus retirer le moindre centime de sa banque.