Et alors ?
Les chemins vers les livres sont parfois très étranges. Gabriel Garcia Marquez, aka Goba, est mort. À son âge, ce n'est pas très étonnant.
Mon premier amour venait de me larguer comme une mouche bleue sur un étron frais. J'étais à l'époque fort con, croyant encore que l'amour était éternel. Vous voyez le genre. Enfin, cela m'avait permis d'apprendre que l'éternité était égale à celle des roses. C'est déjà ça.
J'habitais toujours chez ma mère. Elle me signala qu'une pute (c'était comme cela que, en connaissance de cause, elle appelait les filles) était venue m'apporter un livre. Une semaine après que je sois tombé de mon nuage. D'après le portrait fait par ma mère, je me suis bien douté de qui il s'agissait. C'était une grande ennemie de mon ancienne amoureuse mais je lui aurais bien donné le bon dieu sans confession. Et plutôt trois fois qu'une. Mais j'étais toujours à l'âge de l'imbécile fidèlité.
Elle avait laissé un mot dans le livre. Avec une petite épingle à tête noire. Joseph, lis ça, tu vas adorer, j'aimerais qu'on en parle un de ces jours... Elle n'avait pas signé. J'avais reconnu son écriture.
C'était "Cent ans de solitude". J'étais dans une telle rage que j'ai balancé le livre à la poubelle. C'est comme cela que je n'ai jamais lu Gabo et que je pourrirai sans l'avoir jamais lu.
Vous voyez comme les chemins des livres peuvent être absurdes...