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Liège, hélas
24 février 2014

Les révolutions silencieuses

Quand je suis arrivé à l'Athénée de Herstal, en 1971, il y avait encore des marques de discipline désuète. Il y avait une cour de récré pour les garçons, une autre pour les filles. Pendant les cours, une fille ne pouvait pas s'asseoir à côté d'un garçon. Elles devaient porter un tablier. La mini-jupe leur était interdite, de même que les cheveux longs pour les garçons. À la sortie, une proffe d'allemand aux cheveux bleus faisait le tour du quartier en espérant surprendre des jeunes amoureux en train de s'embrasser. 

À l'époque, les garçons se disaient "salut" en se tendant la main, pas comme ces pisseuses qui se faisaient la bise. En 1975, par provocation sans doute, j'ai décidé que, les copains, on devait s'embrasser aussi. Petite révolution silencieuse. 

Michel avait deux ans de moins que nous. Un chouette type, gueule d'ange. Ses parents étaient "marchands de lait à domicile". Métier disparu. Michel mourra à vingt ans à peine d'une cancer foudroyant. Mais là, il était toujours bien vivant. Toujours joyeux, toujours sourire. Un matin, il arrive donc et vient m'embrasser. Sous le regard ébahi de Gilbert (l'auteur du petit vocabulaire latin). Il se fait directement appeler dans le bureau du préfet. Il en ressort hilare. Gilbert lui avait enlevé cinq points de conduite ! Ce qui était beaucoup. Il n'y avait guère que le renvoi pour trois jours qui était une sentence supérieure. Mais ce qui avait fait rire Michel, c'était la justification de Gilbert : "embrasse Joseph Orban dans la cour de récréation" !!!

J'ignore toujours pourquoi je n'avais pas reçu la même sentence.

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