Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Liège, hélas
29 décembre 2013

Il n'y a pas d'humour heureux

Humoriste est un métier bien difficile. Surtout en ces temps où le moindre mot est pesé sur des balances de pharmacie. Un humoriste prend un vieux, pardon, un senior pour exemple et, vlan, il peut s'attendre à une sortie et un procès de la Ligue des vieux qui sont pas encore sourds. Pardon, mal-entendant. Et c'est pareil pour tout. Un juge, un militaire, une lesbienne anti-gay, un gardien de musée liégeois et amputé. Aujourd'hui, on ne peut plus rire. On ne peut plus dire. Pourtant, il paraît que la liberté de parole n'a jamais été aussi libre. Haha.

Pour l'humoriste contemporain, la difficulté, c'est de durer. Regardez Desproges ou Coluche, par exemple. Ils n'ont pas vraiment fait une longue carrière. Oui, les exemples sont mal choisis. Bon, Molière. C'est vrai, on continue de le jouer. Mais, allez voir une de ses pièces et les gens ne seront plus écroulés de rire comme ils l'étaient à l'époque où Molière allait manger chez le Roy. L'humoriste dépend de son temps, des modes. Je ne suis pas certain que les sketches de Fernand Raynaud, Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, Thierry Le Luron, etc fassent encore rire les jeunes. Allez dans une bibliothèque publique et demandez à consulter un journal de 1900. Chacun avait sa rubrique "blagues". Elles ne font plus rire personne et, pourtant, à l'époque, on achetait le journal pour cette rubrique.

Coluche a été le premier à ouvrir le créneau "vulgaire". Mais c'était à doses homéopathiques. La plupart des humoristes contemporains considèrent que si les mots, bite, couilles, foutre and so on ne se trouvent pas au moins dix fois dans chacun de leurs sketchs, ça ne fera rire personne. Et ils ont raison. Ça marche. C'est triste.

Il n'y a pas d'humour heureux.

Publicité
Publicité
Commentaires
Liège, hélas
Publicité
Liège, hélas
Visiteurs
Depuis la création 240 791
Newsletter
Derniers commentaires
Archives
Publicité