Rue de la Butte
Cela fera bientôt trois mois que j'habite donc rue de la Butte, toujours sans téléphone (merci Belgacom) avec l'internet par wi-fi (merci Thierry). J'habite ce que l'on appelle le "bel étage", c'es-à-dire le premier, celui qui a le plus de lumière, sauf qu'il n'y a que rarement de la lumière. Que c'est la fée électricité qui m'en apporte. Aussi bien à minuit qu'à midi. Tout en écrivant, je me rends compte que je n'ai pas encore ouvert les rideaux. Cela fait plusieurs jours que ça dure. Je n'ai pas envie de m'exhiber aux voisins tandis que je suis en train de faire semblant d'écrire.
Je repense à ma mère qui, quand elle me voyait écrire dans mon bureau d'alors me demandait toujours "vraiment, tu n'as rien d'autre à faire" ? Non, maman, sinon l'envie de te dire que je ne t'aime pas. Mais je ne répondais rien.
Tu devrais ouvrir les tentures, me dit une amie venue voir ma nouvelle geôle, c'est pas bon pour ton moral de te cloîtrer ainsi. Qu'en sait-elle ? Et mon moral doit la tracasser bien moins que l'ongle cassé qu'elle avait lors de sa visite...
C'est que ça l'embêtait vraiment, cet ongle, elle m'a même demandé si je n'avais pas une lime à ongles ! Autant me demander si je n'avais pas un Tampax de secours. Car elle n'est pas encore en âge du bonheur d'être ménopausée. Tout juste à la quarantaine, ce serait malheureux.
J'habite rue de la Butte, faudra bien que je m'y butte tard, ou tôt, de préférence.