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Liège, hélas
17 décembre 2013

La destinée, Véro

Véro, je l'ai connue. J'aimais bien cette femme. Elle avait la jeune quarantaine, elle était belle, elle n'était pas bête. C'était la voisine de ma fille. Je parle au passé parce que, dans la nuit du 30 octobre, Véro n'a pas eu beaucoup de chance. Du style un bête incident qui en entraîne un autre qui en entraîne un autre.

D'abord, elle a avalé des médicaments. Ah bon, pas de traces de médicaments dans les analyses ? Bon, on reprend. Elle avait bu. En se rendant à la salle de bains, elle a glissé, un sac de plastique lui est tombé sur le visage et, voulant se rattraper aux rideaux, ceux-ci se sont enroulés autour du cou de Véro laissant comme de possibles traces de strangulation. C'est dans cet état que le médecin l'a trouvée quand son mari, affolé, a averti les secours pour dire qu'il venait de trouver sa femme suicidée dans la salle de bains.

Le mari est toujours en préventive. Malgré le fait qu'il soit député. Un vrai scandale ! Et la présomption d'innocence dans tout ça ? Son veuf vient d'envoyer une lettre à l'agence Belga. Lettre à faire pleurer dans toutes les chaumières. La Porteuse de pain, à côté de sa lettre, c'est une comédie hilarante. Non, jamais il n'aurait porté la main sur sa femme. (Même si, dans les chambres voisines de l'hôtel, plusieurs témoins ont rapporté une dispute violente dans le couple). La calme est revenu après que Véro ait glissé, qu'un sac de plastique lui soit tombé sur la tête, que les rideaux se soient enroulés autour de son cou. Sans parler du fait que les marques de coups sur son corps, ce sont bien entendu les urgentistes qui les ont faites en tentant vainement de la réveiller.

Donc, très naturellement, le veuf livre à la presse sa douleur. Le peuple est tellement con qu'il l'a déjà jugé coupable. Et ceci sans aucune autre preuve que les commérages de presse. Pourquoi s'adresser à la presse, dès lors ? Personne ne peut comprendre le désarroi dans lequel il est plongé dans la solitude de sa cellule depuis maintenant six semaines. Il aimait sa femme. Il pleure. Jamais il ne l'aurait frappée. Son désespoir est tellement grand qu'il pense même parfois à la rejoindre... En plus, la Justice l'a inculpé pour assassinat, ce qui est quand même beaucoup plus grave qu'un "simple" meurtre. Mais, vous savez, la Justice belge... Il sait ce que c'est, le veuf, en tant que député.

En attendant, d'après Elise, Victor, le fils de Véro n'est plus vraiment le petit garçon malicieux que j'ai connu voici dix ans, chasseur d'escargots et de limaces dans son jardin. Il n'entend plus Véro faire semblant de crier sur lui en lui demandant ce qu'il avait encore fait comme bièsstreye ? Comme tous les enfants, il en faisait souvent.

C'est la destinée, Véro, une fois qu'on glisse dans une salle de bains...

 

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