Des souris et des fraises
En Belgique, la confiture "Materne", c'est un peu comme la madeleine de Proust. Tous les enfants en ont mangé un jour. Elle était sur toutes les tables, dans toutes les familles et c'est encore le cas aujourd'hui. La marque a toujours été réputée pour sa qualité. Meme si, comme pour toutes les confitures, l'acheteur ignore sans doute que, pour les confitures industrielles, on n'utilise pas les splendides fruits exhibés sur l'étiquette, mais des fruits dans un état plus ou moins avancé.
C'est ainsi que, la semaine dernière, une maman très "materne", ouvrant un pot de confiture aux fraises pour le petit déjeuner de ses enfants a eu la surprise d'y trouver quelque chose qui ressemblait à une tête de souris. Certes, c'est moins apétissant que la confiture d'abricots aux vers blancs, mais le problème n'est pas nouveau.
Un avocat m'avait raconté que, voici vingt ans déjà, il avait connu le même problème sauf que la souris était entière. Sa cliente avait gagné le procès. On s'offusque, on s'offusque, mais la chair tendre de la souris se marie très bien à celui des fraises. Un peu comme le lapin à celui des pruneaux. La préparation est certes délicates, mais, finalement, le mieux, c'est d'acheter une pot de Materne aux fraises. C'est prêt à l'emploi.