La porte

L'autre jour, une dame me disait qu'elle était contente parce qu'elle avait pu arranger ses horaires pour ne plus travailler que trois jours par semaine. Je lui ai répondu que c'était déjà deux jours de trop. Elle m'a rétorqué que j'étais chiant. Je ne lui en veux pas. Tout comme moi et d'autres personnes de nos générations, elle a été éduquée dans la "valeur" travail. Or, de tout temps, j'ai toujours pensé que le travail n'était rien qu'une valeur factice. Inutile. Travaille bien, me disait ma mère, tu auras beaucoup d'argent. J'ai très vite remarqué que ce n'était pas vrai. Que la hiérarchie des salaires était fausse et arbitraire. Parce que, entre nous, pourquoi un prof d'université touche-t-il X fois plus d'argent qu'un éboueur alors que ce prof ne fait que répéter la même chose, le même cours, depuis quarante ans ? Que ferait-il, ce prof, si les éboueurs n'existaient pas ? 

Mais, avec notre argent, on peut se payer ci, on peut se payer ça. Se payer quoi ? De l'inutile. Regardez votre maison. Son intérieur. 90 % des choses que vous possédez sont inutiles. Superflues. Ou ostentatoires. Avons-nous vraiment besoin de cinquante paires de chaussures, de manteaux, de robes, de costumes, sinon pour le beoin du paraître en effaçant l'être ? 

L'idée du travail valorisant et rémunéré a été tellement bien martelée que les gens sont devenus, inconsciemment, des esclaves moins libres que dans l'Antiquité. Dans les années 70, on nous bassinait sur la "société des loisirs". "Juste récompense" pour le travail fourni. Sauf que, les loisirs, la société n'y était pas préparée après huit heures de travail abrutissant. Encore un leurre. Un autre mensonge.

Si les salaires n'existaient pas, il n'y aurait pas de misère.

https://www.youtube.com/watch?v=3tIvb9IjWjU

Comments

[Anonyme]

Dans "Le Seigneur des Porcheries", une grève prolongée d'éboueurs fait vaciller la belle façade de toute la société américaine....