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Liège, hélas
5 août 2013

Un mariage, deux enterrements

La dernière fois que j'ai assisté à un mariage, j'avais 22 ans. J'y étais un peu forcé. C'était le mariage du frère de ma compagne d'alors. Le grand guignol catho dans toute sa splendeur. Avec Brebrel et son quand on a que l'amourrrr au moment des alliances. À part Frida oum papa, je connais pas chanson plus con. Ce jour-là, j'ai décidé que je n'irai plus jamais à un seul mariage de ma vie. 

Un an après, je croise une amie. Elle était accompagnée d'un mec. Une vraie tête de con. Je m'étais demandé ce qu'elle fichait avec cette chose. Joseph, je t'invite le mois prochain à mon mariage, tu viendras ? Non, mais je veux bien être invité dans six mois à ton divorce. C'était (et c'est toujours d'ailleurs) une très très belle femme. Autant dire que je lui faisais autant d'effet qu'un ornythorinque castré en aurait fait à Marylin Monroe quand elle n'était pas bourrée. C'était même pas la peine que je tente ma chance auprès d'elle. Trois mois après son mariage, je l'avais de nouveau croisée, m'efforçant de regarder la pointe de ses souliers plutôt  que le coeur de son pantalon de cuir tellement moulant qu'on devinait qu'elle ne portait rien en dessous. Il y a des femmes qui peuvent se permettre ce genre de tenue. En général, elles le savent d'ailleurs. Joseph, t'es un sorcier me dit-elle avant de m'annoncer qu'elle... divorçait !!! Ça valait bien la peine de se taper un mariage dans un château avec Rolls-Royce et tralala pour se séparer trois mois plus tard. Encore que, légalement, ils devaient attendre un an avant de passer chez le juge ou le notaire, je ne connais pas les voies légales. Bon, j'aurais peut-être dû aller à son mariage, au moins j'aurais bu boire l'un ou l'autre magnum de Ruinart. Ça n'empêchait pas qu'elle me regardait toujours comme si j'étais un pangolin castré et écrasé sur le bord de la route. Son pantalon de cuir, un nouveau, était toujours aussi moulant et elle ne portait toujours rien en-dessous. 

C'était une femme assez étrange. Je l'ai dit, elle était, et est toujours, très très belle, elle aurait pu faire la couverture de Vogue. Ce qui était bizarre c'est que, à l'époque, tous les deux ou trois ans, j'avais l'habitude de sortir ce qui pouvait ressembler de fort fort loin à un livre. Il existait encore à l'époque une espèce aujourd'hui disparue qu'on appelait "libraire" et qui acceptait de me recevoir pour la signature de mon opuscule, Jojo, trouve donc une rime. Ça m'emmerdait prodigieusement mais, au moin, je me disais que le libraire allait, ce soir-là, vendre une petite centaine d'exemplaires, ce qui lui permettait de post-poser sa faillite de quelques semaines encore.  Or, il se fait que, à chaque fois, maa couverture de Vogue était toujours présente ! Tu sais que je suis une fan du premier jour, Joseph. Non seulement elle ne portait pas la moindre dentelle sous sa robe de cuir, mais elle m'achetait toujours un des vingts exemplaires soi-disant de luxe (mille balles à l'époque) qu'elle me demandait de signer. Ce que je faisais toujours volontiers  en apposant une croix. J'aimais alors lui entendre dire "pffff, tu ne changeras jamais". Puis elle riait. Inutile de préciser que je n'ai jamais vu ce qu'elle ne portait pas sous sa robe de cuir. 

Heureusement pour moi, ça va faire bientôt quinze ans que je n'ai plus publié quelque chose qui ressemblait de loin en très loin à un livre et que ce n'est pas demain la veille que je vais m'y remettre. Plus de corvée signature donc, même si, le fait de zyeuter une robe de cuir sans rien en-dessous, n'était pas vraiment pour me déplaire. Surtout, quand, par hasard et sans le faire exprès du tout, la robe de cuir me passait avec insistance sous le nez. Et que, au son des bas noirs qui se frotillent, je pouvais deviner qu'elle avit mis des Saint-Laurent qui ont, quoi qu'on dise, une plus douce musicalité que les horribles Dim-Up. Ne parlons même pas des collants dont l'inventeur aurait dû être pendu directement sur la place publique pour cette offense profonde à la femme.

Tout cela n'étant que broutille. L'important est que je n'écrive plus jamais le moindre livre...

 

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Commentaires
M
Le noircissisme ... :)
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