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Liège, hélas
22 juillet 2013

Toujours voir le côté positif des choses

J'avais tout juste quatorze ans quand, dans le sinistre hôpital de Huy (*), on a découvert que j'avais le diabète. C'était trois mois après la mort de papa. Dire que la nouvelle m'avait fait bondir de joie jusqu'au plafond de la chambre que j'occuperai un mois, serait quelque peu trahir la vérité. J'étais toujours puceau, et pour six ans encore, je ne m'étais encore jamais bourré la gueule, vous voyez, toutes ces petites choses qui forment soi-disant la jeunesse. 

Les infirmières étaient gentilles (je me dis qu'elles doivent toutes avoir septante ans aujourd'hui), le médecin sympathique comme un clou rouillé dans un sabot, mais, en gros, ce séjour de vacances n'était pas trop mal. 

J'étais au moins certain d'une chose. Je ne savais pas quand, mais j'allais mourir du diabète. C'est important de savoir ça. J'entends souvent des personnes dire qu'ils n'aimeraient pas mourir de ceci, de cela. Ça doit être profondément angoissant pour eux. Je n'aimerais pas être à leur place. De ce côté, j'étais plutôt peinard. Je savais de quoi j'allais crever. Juste qu'on ne m'avait pas dis quand.

Bien sûr, je peux toujours être renversé par une voiture, avoir un anévrisme qui rompe avec moi sans me prévenir, un cancer galopant (ou long et douloureux) qui vienne me serrer la pince. Mais, statistiquement, il y a beaucoup plus de chances que je claque du diabète. Comme il n'y a pas de risque que je choppe le sida ou autres joyeusetés sexuellement transmissibles.

Je ne sais pas non plus comment ça commencera. Peut-être à la Ella Fitzgerald. On vous coupe l'orteil, puis le pied, puis la jambe, alouette ! Ou bien ou vous enlève les yeux, un rein, alouette, que sais-je encore. De sorte que, finalement, les croque-morts sauront déjà que la boîte pèsera moins lourd. Il faut penser à eux aussi.

Il faut toujours voir le côté positif des choses.

* J'ai l'air d'avoir une dent tenace envers la ville de Huy. Disons que j'ai toujours une dent inaltérable contre un pénitencier sis en la rue Entre-deux-Portes et qui s'appelait (et s'appelle toujours) le Collège Saint-Quirin dans lequel j'ai passé une année d'enfer au milieu de curetons dont certains, pas tous, n'étaient pas encore qualifiés de pédophiles. À l'époque, ça n'existait évidemment pas. Enfin, on disait que. Mais, sinon, je n'ai rien contre cette porte des Ardennes. Il n'y a pas que le Rondia ou le Bassinia. Comme tout endroit du monde, elle a aussi ses roses de sable...

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