Je préfère un pays...
... où il y a des journaux et pas de gouvernement qu'un pays où il y a un gouvernement, mais pas de journaux. C'est une phrase célèbre de Thomas Jefferson. C'est un avis que je partage, même s'il n'est pas de moi. J'ai, moi aussi, été choqué lorsque j'ai appris que l'on fermait les portes de la télévision publique grecque. J'ai reçu au moins une vingtaine d'émiles me demandant de signer une pétition pour dénoncer ce crime contre la démocratie. Pourtant, je ne la signerai pas. Non pas parce que je suis d'accord avec cette décision, mais parce que je me demande ce que signifie encore le mot "démocratie" dans une monde dirigé par la finance assassine, mais aussi parce que je me demande aussi ce que signifie encore une chaîne de "service public" ?
Jacques Sojcher, philosophe et poète bruxellois, a pris sa plume pour dénoncer ce déni de démocratie dans le journal Le Soir. Je te comprends, cher Jacques, mais quand tu dis que la télévision publique est au service du citoyen, qu'elle permet des débats contradictoires, etc, j'ai l'impression que tu parles de la télé des années soixante. Loin de moi l'idée de me moquer de la télévision grecque. Je n'ai jamais vu une seule de ses émissions. Mais je suppose qu'il n'est pas outrancier de dire qu'elle se situe au même niveau que celui de toutes les télévisions publiques européennes. C'est à dire au ras des pâquerettes naines. Prenons le cas de "notre" RTBF. Ouvrez votre magazine télé préféré et faites le compte des émissions qui vous permettent encore de faire des découvertes, de lancer un débat d'idées et autres choses qui relèvent du service public. Si vous arrivez à 10 % du temps d'antenne, c'est que vous êtes d'un optimiste immense. Les 90 autres % sont juste au service public de l'abrutissement. Même les JT ne sont plus que des copiés/collés d'agences de presse. Le "journaliste" qui les présente est, de plus en plus, un homme-sandwich de la pensée commune. On parle plus, ces derniers temps, de la saga des Diables rouges que du mur vers lequel fonce l'Europe. Ça distrait les gens. Est-ce que ne plus penser est vraiment un service public ? Ce serait la fin de tout. La Grèce a donné le la. Voici venue l'ère de pays qui, non seulement, n'ont plus de journaux, mais non plus de gouvernement.