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Liège, hélas
5 mai 2013

Happy birthday

Le premier mai, je ne suis pas allé aux différents défilés de mes deux. J'étais invité à l'anniversaire d'un ami. Un ami homo. Qui est amoureux de moi depuis plus de trente ans. Il m'a invité à son mariage, à ses cinquante ans, sur un trois-mats au large d'Ostende. Et puis, cette année, à une croisière gastronomique sur la Meuse. C'est alors que j'ai compris que Guy fêtait ses septante ans. Mon diable, que le temps passe vite. 

Personnellement, j'ai cessé de fêter mon anniversaire en arrivant à la quarantaine. Il est vrai que je n'ai pas beaucoup de souvenirs heureux de mes anniversaires au chiffre rond, ils ont toujours coïncidé avec une fin d'histoire qui, finalement, n'était qu'histoire de haine. Anyway, avec le temps on s'en fiche. On ne regrette rien d'autre que d'avoir pensé que l'amour était possible avant de se rendre compte qu'il n'existait jamais. Même les chameaux le savent. Il n'y a guère que l'être humain pour croire à ce feu d'artifice.

J'irais même plus loin que Céline : l'amour, c'est la fin à portée du phacochère. Qu'importe. Nous étions donc cinquante-sept sur le pont du bateau à nous retrouver. Oh ! Odette ! comment vas)tu ? Ben, j'ai un cancer. Oh et toi ? Ben moi, c'est les poumons, les reines, le coeur... Je me souviens de mon adolescence où l'on se moquait des vieux qui ne parlaient que de leurs maladies. Et voilà que nous étions vieux sans même nous en être rendus compte. Je n'étais pas le plus vieux. Guy avait invité un couple d'amis ainsi que leu fille en pleine adolescence. Pauvre petite qui se retrouvait seule au milieu de tous ces vieux et vieilles. Un peu comme si j'invitais ma fille à mon anniversaire. Ce serait autant indécent qu'insultant.

Guy a le sens de la fête. Un organisateur hors pair. En entrant dans le restaurant, je le pris par le bras et lui dis "je voudrais te demander une chose, j'espère que tu ne m'as pas mis à côté d'un pédé". Il éclata de rire. Non, non, Joseph... De fait, il m'avait mis juste à côté de lui. Tu ne changeras jamais, me dit-il.

Nous mangeâmes donc et bûmes surtout. Vint le moment du gâteau. Un gâteau pour cinquante-sept personnes. On imagine la surface. Bien entendu, la tablée entonna la traditionnelle chanson. Guy se leva et demanda le silence. Oui, je sais que j'ai désormais septante ans. Mais, ce soir ce gâteau n'est pas le mien, c'est celui de Shen qui fête ses dix-sept ans. La petite n'en revenait pas. Elle avait les larmes aux yeux. 

Même si j'ai toujours refusé les avances plus que discrètes de Guy, c'est pour cela que j'aime bien ce mec. Un gars capable de poser ce genre de geste, il a beau être pédé, c'est avant tout un être humain...

Guy, merci pour cette soirée...

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M
On ne connaît plus que très rarement dans les familles le mélange des âges qu'était la cohabitation de plusieurs générations. Il n'y a plus beaucoup de familles au sens traditionnel du terme. Pour x raisons qu'il n'y a pas lieu de développer ici.<br /> <br /> Où je veux en venir, c'est à cette idée que le mélange des âges serait sûrement la solution à beaucoup de situations. Par exemple, le public de théâtre, rien n'est plus pénible que les publics captifs que sont les classes qu'on emmène au spectacle. Je sais bien, si le spectacle est bon, personne de bronche, mais il me semble qu'un public mixte, mélangé, c'est-à-dire de tous âges, est toujours meilleur.<br /> <br /> Et je me demande si on ne briserait pas la spirale de l'échec à l'école (en France 50% de jeunes gens quittent l'école sans diplômes, au 21e siècle) en instituant des groupes qui ne seraient pas de classes d'âge. Cela modifierait tous les présupposés, tous les comportements...
Liège, hélas
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