Que faire au fond d'une mine ? Sinon rien...

Une lectrice, forcément admirative du blogue incroyablement génial que je tiens depuis de trop nombreuses années, me demande ce que diable j'étais allé faire au fond de la mine de Blégny ? Plus de trente ans après, je me le demande toujours. Sinon boire. Bon, Jacques et Eugène m'avaient bien demandé de les accompagner. Mais, si, viens, ça te fera une sortie. Déjà, à l'époque, j'avais horreur des fêtes. Moins que maintenant, mais horreur quand même. 

Déjà, j'ignorais complètement ce qu'était l'idée de "poésie sonore". Cela me semblait un pléonasme. Comme si la poésie pouvait être autre chose que sonore ! Paraît qu'il y avait des théoriciens de cette "idée". En relisant le nom des participants invités, je me rends compte qu'il y avait fort peu de ces théoriciens, même s'ils étaient presque tous présents. À part eux, que venaient faire Jacques, Eugène, Jean-Claude ou d'autres poètes liégeois dans cette galère percée ? Je me le demande toujours. Il n'y avait même pas la carotte d'un cachet qui aurait pu les faire se déplacer. 

Certes, on pourrait dire que lorsque n'importe quel poète lit ses textes, même très mal comme c'est mon cas, il fait de la poésie sonore sans le savoir. Puisqu'on l'entend.Ça reviendrait à dire que lorsque je frappe dans une boîte de bière "oubliée" sur le trottoir, je fais mon Lionel Messi aussi.

Chose étrange, après la manifestation, l'organisateur, mon ami Francis Edeline était venu nous dire que notre lecture à deux voix avec Eugène avait été le meilleur moment de la soirée. Nous avons donc, tel Jourdain avec sa prose, fait de la poésie sonore pendant deux minutes sans le savoir. Point finale.

Je ne pense pas que la suite de la soirée entrera dans l'histoire comme un moment d'alcoolémie sonore...