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Liège, hélas
5 février 2013

FLB souvenirs

Tous mes (rares) souvenirs de la foire du livre ne sont mauvais malgré tout. Une fois, mon ami Carmelo Virone avait invité plusieurs écrivains à la foire en présence du ministre de la culture de l'époque. J'ai oublié son nom. Pourtant, le ministre avait l'air sympa. Il était venu serrer la main de tous les artistes et artistesses présent(e)s. Ce qui devait être une terrible corvée. Il avait le sens de l'humour. Sous son bras, un seul livre. Consacré à l'histoire d'un club de football de la capitale. C'es dire combien il s'en fichait de nous dire bonjour. Mais bon, ça, c'est l'humour belge. J'avais eu le malheur d'y croiser Amélie Nothomb. Pimbêche inquiète de savoir si elle devait rester sur le stand du ministère ou celui de son éditeur parisien... Je ne pense pas que photoshop devait exister à l'époque, mais je m'étais dit que son photographe officiel devait être un maître de la retouche. Et que, le pauvre, il devait avoir beaucoup de travail. 

Nicole Malinconi, elle, que je ne connaissais que de nom, n'avait pas besoin de photoshop. J'avais trouvé qu'elle était la femme incarnée. Mon ami Savitzkaya, avec qui j'étais venu, avait dû avoir la même idée que moi, au point même qu'il lui avait offert des fleurs. Piquées dans le décor, mais des fleurs quand même. Bon, on avait passé l'âge, mais c'était presque au stade du bac à sable, c'est moi qui l'ai vue le premier. J'avais été interrompu par une jeune Albanaise de vingt ans qui voulait faire théâtre au conservatoire  de Bruxelles; C'est une amie à elle qui était venue me trouver  pour me demander si je voulais bien parler à son amie car elle n'osait pas venir me parler. C'est vous dire combien la littérature était omniprésente dans cette journée. Mais le pire était à venir.

Nous avions quand même décidé, Eugène et moi, d'aller faire semblant de visiter la foire. Nous n'étions pas proches de l'Ohio mais, disons, entre Maine et Vermont. Diable sait pourquoi nous nous étions arrêtés à un stand de livres pour enfants. On feuilletait un livre assez beau. Une dame vint nous dire qu'elle trouvait ce livre merveilleux, qu'elle aimerait bien l'offrir à son fils,  mais qu'il était fort cher. Quel esprit démoniaque m'avait-il traversé l'esprit à ce moment? J'en sais rien. Ecoutez, Madame, achetez-le, en plus vous avez la chance d'avoir les deux auteurs devant vous. Monsieur a écrit le texte et moi j'ai fait les dessins, on vous le signe avec plaisir. C'est vrai? Puisque je vous le dis. La dame s'empressa d'acheter le livre et de nous donner pour le signer. C'est quel nom? C'était fort amusant. Puis, les larmes aux yeux, la dame nous dit, merci messieurs, vous ne pouvez pas savoir comme le petit va être heureux, il est mongolien...

Là, purée de bord d'aile de merle, tant Eugène que moi, nous nous sommes retrouvés d'un seul coup, non plus dans le Maine, mais sous les terrils du bord de Meuse. Paralysés tous les deux. J'ai dit à Eugène, tant pis, trop tard pour faire marche arrière. Nous avons donc signé avant de déguerpir. Et même de fuir la FLB.

Notez que, finalement, cette dame est, toujours aujourd'hui, propriétaire du seul livre au monde signé conjointement par Eugèe et moi.

Pour un peu effacer notre honte, on s'est dit que le Maine et le Vermont, c'était pas mal, que l'Ohio c'était con et nous avons terminé la soirée en Alaska...

 

 

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Commentaires
M
Ne serait-ce point vous avec la belle écrivaine, Nicole Malinconi.<br /> <br /> <br /> <br /> http://www.maisondelapoesie.be/auteurs/commentaires.php?id_auteur=110
A
Cracher sur Nothomb, ça me dit vaguement quelque chose....
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