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Liège, hélas
30 janvier 2013

Les écrivains, les assassins IV

Il y a deux ou trois ans, j'avais été invité en face de Beaubourg, à Paris, banlieue de Liègehélas, pour une soirée d'hommage à Jacques Izoard. Je ne devais pas écrire de texte, juste livrer, peut-être, un témoignage. Après tout, j'avais connu Jacques quand j'avais 18 ans, je devais sans doute avoir beaucoup de choses à dire sur lui. Pour faire sérieux, l'animateur de la soirée m'avait demandé: "Joseph Orban, quand vous rencontriez Jacques Izoard, parliez-vous de littérature"? Carmelo, ça fait trente-cinq ans qu'on se connaît, alors le vous... Bon, je te pardonne, c'était pour faire sérieux. Mais c'était une bonne question.

À votre avis, que croyez-vous qu'à part les femmes ou les femmes, les écrivains détestent le plus? Sinon les autres écrivains? À part Jacques, Eugène et deux trois autres, je n'ai pas d'amis écrivains. De même que si j'étais éboueur, je n'aurais pas beaucoup d'amis éboueurs. Je répondis donc à Carmelo que chaque fois que je voyais Jacques, on ne parlait jamais littérature. J'aurais pu dire la même chose d'Eugène ou des deux trois autres que j'aimais bien. Sauf, sauf que, il y avait ce que j'appelais le quart d'heure mauvaise langue. Qui était toujours comme une sorte d'apéro d'avant-soirée.

Sauf, sauf que ce quart d'heure était ce que j'appellerais un "quart d'heure hutois". C'est-à-dire qu'il durait au moins deux heures. Après quoi, après mille rosseries et autant d'éclats de rire, on pouvait passer aux choses sérieuses. À la bronchite de la petite, même si je n'en avais pas encore, de petite, à la vague de froid du mois précédent, aux conneries de tel ou tel homme politique, au fait de se demander pourquoi il n'était plus possible de trouver des rutabagas sur le marché, à la connerie des enseignants, au mépris dans lequel, malgré mille promesses successives et jamais tenues, les politiques tenaient les manants d'écrivains. De tout cela. 

Mais, de littérature, jamais. À quoi bon? En fait, je crois que si moi, Jacques, Eugène et deux, trois autres, avions été des femmes, je pense qu'on aurait surtout parlé de nos règles douloureuses. Et, aujourdhui, du fait que ça faisait quand même du bien à notre porte-feuille (au singulier, feuille) de ne plus devoir acheter de tampon. 

Voilà, Carmelo, ai-je bien répondu à ta question?

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Commentaires
I
Les femmes parlant de leurs règles douloureuses, quel cliché! Assez! <br /> <br /> Par ailleurs, j'ignorais que les écrivains de sexe masculin étaient si médisants à l'égard de leurs semblables. Les femmes, sans doute moins nombreuses (particulièrement à Liège) et affublées contre leur gré d'étiquettes aussi ridicules qu' "écrivaines", s'en foutent royalement, de tout votre cirque d'auteurs auto-satisfaits.
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