Automne citadelle

Je n'ai pas eu vraiment l'occasion de prendre beaucoup de photos de l'automne citadelle, ni même d'y poursuivre mon travail d'ethnologue. Mon intervention à la carotide ayant été reportée au 12 novembre.Je me suis donc rabattu au comportement des infirmières, femmes envers qui j'ai beaucoup de respect. C'était assez amusant.

Accueil. On me demande, en vue des repas, si je suis un régime spécial. Diabétique. Bien. Repas (c'est une litote) de midi. Bouffe sans sel. Je le fais aimablement remarquer à l'infirmière qui, d'une voix rogue me dit "ici, en cardiologie, c'est tout le monde sans sel". Alors, pourquoi m'avoir demandé si j'avais un régime spécial. Passons. Ça arrive à toutes celles qui ne sont pas des hommes d'avoir cinq jours un peu pénibles. 

Je passe toutes la journées à faire toutes sortes d'examen médicaux, dont deux IRM. Reaps (c'est une litote) du soir. Une femme en gris vient me faire une glycémie. Je lui dis que j'ai tout le matériel nécessaire et elle me répond, d'une voix tout aussi aimable que sa collègue: c'est moi qui fais le test, ici, on ne fait pas confiance aux diabétiques, ce sont des tricheurs! Ah bon... Passons. Ça arrive à toutes celles qui ne sont pas des hommes (bis)...

22 heures, une autre femme en gris, moins acariâtre. Mais, monsieur, on ne vous a pas rasé? Non. Précisons que pour déboucher la carotide, il faut enfoncer un tire-fil dans l'aine, même principe que pour les chiottes, et non pas directement dans la carotide... Je la vois débarquer avec un rasoir... électrique. Je lui exhibe donc mon sceptre qui est plutôt en berne. On ne peut pas dire que la jeune dame soit une grande experte. Par deux fois, la tondeuse s'égare et mord mon prestigieux scrotum. On, excusez-moi, monsieur, mais je n'ai pas l'habitude, ça doit faire mal, non? Mais non, mais non. J'en conclus que la jeune dame n'est pas dans les cinq jours où... N'empêche qu'elle a été tellement habile que j'ai l'impression qu'elle m'a taillé le sigle du Front National sur le pubis. Heureusement, ce n'est pas un tatouage.

J'avais été prévenu que l'opération devait se dérouler le lendemain à huit heures. Dire que j'ai bien dormi serait contraire à la vérité. Huit heures, une jeune asiatique qui, visiblement, devait être dans les cinq jours où... me donne un cachet. Je lui demande à quoi sert ce cachet? Vous le prenez et vous ne me posez pas trop de questionss, ça va? Charmant réveil. J'ai quand même le droit de savoir, non? Tenez, monsieur Socrate, voilà une petite tisane... Je me dis que si elle m'a répondu aussi vertement c'est parce qu'elle ignorait à quoi sert ce médicament. Je ne l'ai donc pas pris. Va te faire foutre, connasse. J'ai bien fait d'ailleurs car, vers dix heures, on m'annonce que l'opération est reportée... au mois prochain... Enfin, en attendant que le cardiologue vienne me donner des explications, j'ai eu droit à une patte de poulet à l'estragon, sans sel, bien entendu. J'ai vainement cherché la moindre trace d'estragon dans ce qu'ils appelaient pompeusement une sauce. 

Dire que j'étais très énervé et au bord du bord de la colère...

Comments

[Michèle]

Il faut la force de votre écriture et de votre mental pour évoquer ainsi des épisodes dont on préfèrerait penser qu'ils ne peuvent pas exister.



Nous savons que partout les conditions de travail sont difficiles. Cela ne saurait tout excuser...



Votre colère est la nôtre.