Ministre du redressement productif

Si, si, ça existe. Enfin, pas chez nous, mais en Hollandie. C'est un beau titre, ça, non? Le redressement productif. Un titre qui ne veut rien dire et encore moins en ces temps de débandade généralisée. Et que prévoit-il monsieur Montebourg ? La perte de 48 000 emplois pour 2012. Et encore, là, il est optimiste ou alors, il n'ose pas dire la vérité. De peur que les Françaises et les Français ne se prennent pour des lemmings.

Ne parlons même pas des usines qui ferment leurs portes à qui mieux-mieux. Des PME qui font faillite à tour de bras. Prenons les petits métiers. Dessinateur de presse par exemple. Il y a tout juste cinq ans, ils n'avaient même pas à se creuser la tête pour trouver une idée, le tsaron se chargeait de le faire à leur place. Leur crayon était usé au bout de la journée. Leur plume aussi. Leur réserve d'encre de Chine aussi. L'air de rien, les cartounistes (1) étaient à la base du redressement productif. À une petite échelle, certes, mais c'était mieux que rien.

Parce que, bon, ça doit pas être simple de caricature Hollande. À moins d'ajouter une paire de lunettes à Calimero. Mais ça ferait plagiat. Et, ça, ils n'aiment pas de plagier, ces gens. C'est normal. C'est l'effet papillon assuré. Les dessinateurs rangent leur planche à dessin. Vous allez me dire qu'ils ne sont pas nombreux et qu'on s'en tape. Que vont devenir les bûcherons qui sciaient les arbres pour en faire du papier. Les bûcherons se retrouvent au chômage et l'usine de pâte à papier ferme ses portes. Ne parlons pas des fabricants de crayons, d'encre de Chine, de feutres, de gommes. Idem pour eux. Et que dire des personnes qui achetaient le journal pour les dessins de Monsieur X ? Ils ne l'achèteront plus. Et les journaux fermeront leur portes aussi. 

Quand je vous disais que le chiffre cité par Montebourg était bien en-dessous de la vérité.

* S'il est toujours responsable chez Larousse, je suggère à Jean-Marie Klinkenberg que ce néologisme belge fasse son entrée dans le PLI 2012. Le mot se dit aussi bien au féminin qu'au masculin.