Avril en mai

Cette année, il n'y aura donc pas eu d'avril 2012. Je n'ai pas vu fleurir les tulipes qu'Elise avait choisies pour ce printemps. C'est une amie qui m'a conduit à la Citadelle. Je me souviens de la voix du médecin. Ou la! Vite. De l'oxygène. Puis d'une sorte de voile entre le gris et le noir. Puis d'une infirmière rouuse, chaque nuit. La cinquantaine rassurante. Le deuxième nuit est celle des ombres. Une dame, dans la même chambre. Madame, madame, réveillez-vous. Un médecin, six infirmières? Chacun à son travil. On s'agite. En sikence. Avec des gestes précis. Le mdécin essouflé, les infirmières en sueur. Ça repart? Ça s'arrête. Ça reprend. Des ombres se  battent avec des ombres. Le médecin:: vite,  vite... À l'infirmière: ce n'est plus la peine... Prévenez la famille... Puis des bruits de housse que l'on referme. Dix minutes plus tard, plus rien que le silence. L'infirmière me passe une main dans les cheveux. Elle s'excuse. Il me semble qu'elle pleure...

Dix jours plus tard, je quitte les soins intensifs. J'ai perdu dix kilos. Pas besoin d'une radio pour voir mes os. J'pprends que j'ai fait une congestion pulmonaire ou quelque chose du genre. Deux heures plus tard et on devait vous intuber. Points de suspension. Impossoble me marcher, de me laver, d'aller chier tout seul. Des amis, des amies viennent me voir. Elise m'apporte des dessins, des rayons de soleil pour mes nuits blanches. Je fatigue très vite. Ma main droite est toujours paralysée. Quinze jours, trois semaines. J'entends les infirmières dire "ah, ça fait pliqier de voir que monsieur Orban remarche". Je ne dois plus les appeler pour aller faire caca. Je leurr donne des détails su r mes selles. Elles rient. Mon premier voisin de chambrée est un Tchètchènne. Il ne parles pas un mot de français. Sa journée commence par la prière. Il déplie un petit tapis. Longue psalmodie.. On dirait des insultes. Il écoute la télé à fond de sept heures à minuit.À 18 heures, il reçoit se faimille. ils sont une douzaine. Ils font du thé et mangent à grands coups de sleuuuurp.

Puis le train-train s'installe. On attend qu'avril se déroule en mai...

Comments

[Ricoxy]

Bon, maintenant vous allez vivre mai en mai ; la nature est en retard cette anée pour tout (fleurs, légumes, asperges ...) Qui sait ? Elle vous attendait, peut-être.