Délicieuse Elise
Hier, j'ai reçu un mail qui m'apprenait tout d'abord que j'avais changé d'éditeur. Mais qui m'apprenait surtout que mon unique roman allait être jeté aux oubliettes.
Ça m'a fichu une petit coup de blues. D'autant que je n'ai qu'un seul exemplaire du livre. Je pourrais bien sûr en racheter une cinquantaine, mais je n'en ai pas les moyens (si quelqu'un a une idée, je ne sais pas, une bibliothèque; je sais qu'en Afrique, ce livre a eu quelque "succès")... Qu'importe. Ce matin, Elise était là. Je ne sais pas pourquoi je lui ai parlé de cette lettre. Elle a voulu la lire. Elle n'a rien dit. Juste: "pff, Clotuche, qué bièsse nom". Vers onze heures, j'ai commencé à préparer le repas. Elise m'a demandé si elle pouvait utiliser mon porte-plume avec les plumes Ballon et mon encre de Chine? Quelle question! Bien sûr que oui. Elle était toute fière parce que j'ai glissé une toute nouvelle plume. Rien que pour elle. Tu ne pourras pas l'utiliser, hein, papa? Non. Promis. Puis, elle s'est assise à la table, quelques graboudjas sur une vieille feuille. Pas facile d'utiliser cet instrument quand on a que huit ans.
Puis, tandis que j'étais en train de préparer la sauce, elle débarque dans la cuisine. Papa, regarde un peu si je n'ai pas fait de fautes! Et elle me tend ceci...
C'est très bien, Elise, à première vue, il y a juste un petit "s" qui manque, mais ce n'est pas bien grave. Hein? Non, rien, tu sais bien que papa est très sensible aux oignons...