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Liège, hélas
16 janvier 2012

La bête et la belle

Il semble que le problème soit résolu (ou solutionné comme on dit aujourd'hui). Les images s'affichent de nouveau. Voici donc la suite du nouveau feuilleton.

 

C'est toujours une question un peu vaine quand on vous demande qui est le plus grand écrivain, acteur, peintre, etc. Cela dépend de tellement de choses: du moment, de votre humeur, de l'actualité aussi (vous sortez d'un concert, d'une expo, d'un livre)... Et puis, finalement, c'est déjà grand d'être un artiste. J'étais trop jeune au moment de mai 68. Mon mai 68, c'est à la maison qu'il s'est passé: mon père, qui était aveugle, avait décidé d'acheter la télévision (chose curieuse, il la "regardait" tous les soirs). C'est donc sur ce petit écran (noir et blanc, faut-il  le préciser?) que j'ai pu voir mes premiers films. Sans la moindre censure de mes parents. C'est donc sur cet écran m'est apparu un soir un acteur qui, d'emblée, m'a fasciné: Michel Simon. Cet homme était capable de m'effrayer, de me faire rire ou pleurer. La plupart des autres acteurs restaient souvent dans le même registre, le même moule. Lui pas. Ce qui fait que chacun de ses films, découverts peu à peu, était un étonnement.

Boudu surveillant distraitement la librairie de son hôte et répondant à un client qui lui demande si le patron a reçu Les fleurs du mal: c'est une librairie ici, monsieur, pas un fleuriste. Celui qui n'a jamais vu cette scène,  n'a rien vu à Hiroshima.

Dans une interview récemment accordée à un journal belge, Julien Clerc disait que la Nature était injuste dans le vieillissement, qu'elle accordait plus de faveurs aux hommes. Ce n'est pas tout-à-fait faux, mais, nous verrons, au cours de cette série qu'il y a malgré tout des exceptions.

ams

 

Au tout début des années 60, mademoiselle Laura Antonaz est prof de gym dans un lycée de Rome. Jamais, sans doute, n'y eut-il aussi peu de certificats médicaux attestant que le petit était inapte aux exercices physiques. Que du contraire, on devait faire la queue pour assister à ses cours. Mademoiselle Antonaz changea donc de métier.

En Belgique, il fallait avoir 16 ans pour pouvoir regarder un film ENA (enfants non admis). Seize ans, c'est justement l'âge que j'avais lorsque le film dont je vais vous parler est sorti dans nos salles fort heureusement obscures. Mademoiselle Antonaz avait gardé son prénom mais s'appelait dorénavant Antonelli. Alias Angela La Barbera dans cette comédie italienne. Qu'un ado de cette époque me dise qu'il n'a pas ressenti de métamorphose entrejambière en regardant Malizia et je le traiterai de menteur. En ce temps-là, les magnétoscopes n'existaient pas encore. De sorte qu'il fallait être plus qu'attentif pour garder les films en mémoire, sachant qu'il était impossible de les revoir à volonté (et en cachette) chez soi. Tous les adolescents d'alors avaient le regard hypnotisé d'Alessandro Momo (qui se tuera quelques années plus tard dans un accident de moto, bien fait pour sa gueule, d'ailleurs). Le film fit un triomphe, comme on dit. Dû au fait que, sans doute, nombre de jeunes pas encore mâle allèrent le voir au moins trois fois. Après quoi, Laura passa une dizaine d'années avec Jean-Paul Belmondo. Elle se fit rare. Le succès et la gloire étant enfants d'Icare. Une opération esthétique qui tourne mal. Quelques déboires aussi d'ordre judiciaire. Du Capitole à la roche tarpéienne en moins de temps qu'il n'en aurait fallu à Mary Poppins pour ranger une chambre. Il y a deux ans, à un journaliste qui lui demandait s'il pouvait avoir une interview d'elle, elle a répondu "Laura Antonelli est déjà morte". Et elle a raccroché.

Julien Clerc n'avait pas tout-à-fait tort...

ala

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