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Liège, hélas
26 décembre 2011

Chaque pays, chaque mode

Ça faisait quand même quelques temps que l'Occident ne parlait plus de Sakineh Mohammadi. Une Iranienne qui avait été condamnée à la lapidation pour avoir trompé son mari et à dix ans de prison pour l'avoir trucidé. Comme quoi chaque pays a ses poids et mesures dans les "crimes" et qu'une justice universelle n'est guère possible. S'il fallait lapider toutes les femmes belges ayant commis l'adultère, cela ferait longtemps que toutes les carrières du pays auraient été fermées et qu'il aurait fallu importer des cailloux en masse. 

Sakineh refait surface, si je puis dire car les tribunaux iraniens font face à un problème: ils ne sont pas en mesure d'appliquer la lapidation. On ne sait pas si c'est par manque de pierres, ni quoi, ni comme. On ne sait pas. Sans vouloir faire de l'ingérence, on pourrait peut-être leur suggérer d'engager des joueurs de pétanque. Comme pour les armes de poing, nous en avons de très bons en Belgique. Même que certains d'entre eux ont déjà été champions du monde. Certes, certes, mais, la Loi, c'est la Loi et les boules de pétanque sont en acier. Et, qui dit "lapidation", dit pierres. Et que si on se met à remplacer la pierre par n'importe quel autre matériau, on va droit à toutes les dérives. Pourquoi pas demander à des lanceurs de troncs d'arbres écossais à appliquer la sentence? Ou a des lanceurs de nains?

La Loi, c'est la Loi. C'est qu'on ne lapide pas quelqu'un n'importe comment, ni pour n'importe quoi. On ne lapide pas pour avoir tué ou fait tuer son mari, par exemple, la preuve. Ça, c'est dix ans de prison. Seulement. Vous me direz que dix ans de prison en Iran, à choisir avec quelques cailloux sur le caillou... Certes, certes. Mais, la lapidation, c'est tout un rite. Ça ne se fait pas comme ça. D'abord, faut trouver un gars capable de creuser un trou. Puis demander aimablement à la future lapidée de bien vouloir s'installer dans le trou fraîchement creusé. Après quoi, tout aussi aimablement, quelques hommes remblaient le trou de manière à ne laisser que la tête qui dépasse. La tête, hein, rien que la tête. Puis faut encore trouver quelques hommes qui sachent viser. Ni trop mal, ni trop juste parce que, où serait le plaisir d'une lapidation qui se terminerait au premier jet? C'est un peu comme si un arbitre de football arrêtait le match après le premier but. Ce serait frustrant pour tout le monde.

Non, une lapidation, c'est comme un barbecue. Faut que ça dure quand même un peu et que tout le monde y participe aussi. Sinon, autant aller au drive-in d'un Macdo pour rentrer manger des hamburgers froids chez soi. Ce ne serait pas très convivial.

Les tribunaux iraniens se tâtent. L'Occident leur a fait un gros doigt concernant la lapidation. Les tribunaux iraniens tremblent donc de peur. Ils se demandent s'ils ne pourraient pas remplacer la peine par... Tiens, une pendaison, par exemple. Oui, bonne idée. Ça va plus vite. C'est plus cool. Mais, est-ce bien conforme à la Loi? 

Vaste question. 

Autre question: est-ce que, après sa mise à mort, Sakineh devra purger ses dix années de prison pour le meurtre de son mari? 

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Commentaires
F
Et pendant ce temps le mari se donne du bon temps au paradis avec les 72 vierges promises par Allah...
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