Fraude sociale

Vous entrez dans n'importe quel bistrot, vous trouverez toujours bien quelques personnes à connaître au moins une dizaine de chômeurs et/ou d'allocataires du cpas qui roulent en Mercédes. Personnellement, je n'en ai jamais connu un seul.

Il faudrait renforcer les contrôles de fraudes sociales, hurlent les honnêtes gens. Qui, bien entendu, eux, ne fraudent JAMAIS. Il doit bien y avoir un organisme qui s'occupe de ça, non ? Oui, il y en a un. Qui fonctionne vaille que vaille et qui sait pertinemment bien qu'il est mille fois plus facile d'attraper un salaud de pauvre que de soupçonner un col blanc.

Des chiffres viennent d'être rendus publics. Il y a, en ce moment, disons un million de salauds de pauvres en Belgique (chômeurs, cpas, exclus). Eh bien, ces ordures ont, en 2010 fraudé pour 34,5 millions d'euros! Qu'on les pende vite fait. Dans le même moment, chez les cols blancs honnêtes qui se lèvent tôt, on a découvert... 39,7 millions de fraude... Or, la Belgique compte quand même beaucoup moins d'employeurss que de chômeurs ou d'exclus. Donc je me pose la question de savoir qui de ces salauds de pauvres ou de ces nobles employeurs est le plus voleur? Sans compter que ces 39,7 millions ne sont que le dessus du dessus de la pointe de l'iceberg. Et qu'avant d'être poursuivis, ces digne Messieurs auront tout le temps de regarder en souriant grossir les eaux du fleuve Pactole. Ils connaissent des avocats. Ils sont amis avec des personnes haut placées au contrôles des contributions, etc, etc.

Un chômeur qui fraude, lui, c'est directement la porte, direction Hôtel des courants d'air ou Place des miracles.

À l'aube de ce siècle, j'ai, personnellement, été victime d'un col blanc. Il m'employait en "omettant" de payer les lois sociales. Résultat, je me suis retrouvé du jour au lendemain sans mutuelle, sans droit au chômage. Direction cpas et 600 euros pour "vivre". Le gars en question ayant fait de très mauvaises affaires, s'était retrouvé en faillite. Et, tout comme moi... au cpas!!! Mais lui, sans aucun problème. Bien qu'habitant un luxueux appartement en ville, il s'était domicilié... dans les bureaux du cpas!!! Avant de toucher mes premières "allocations", j'ai eu trois fois la visite d'une assistante sociale venant s'assurer que je vivais bien seul, qu'il n'y avait pas trop de signes extérieurs de richesse. Heu, j'ai une brosse à dents de marque XXX, madame. J'ai eu trois visites inopinées d'une inspectrice de la sécurité sociale. Une dame au demeurant fort sympathique qui me reposait chaque fois les mêmes questions, vérifiait les réponses histoire de voir si je ne me trahissais pas. Elle m'avouera, lors du dernier interrogatoire qu'elle était envoyée pour voir si je n'avais pas touché d'argent en noir et si je n'étais pas de mèche avec mon patron. Je lui  avai dit, à l'époque, mais, Madame, d'accord, vous faites votre métier. Là, mon patron est pris en flagrant délit et c'est moi que vous venez embêter (j'étais resté poli). C'est un peu comme s'il m'avait tiré dessus et qu'on viendrait me reprocher d'avoir été sur la trajectoire de la balle.

Deux ans plus tard, oui, deux ans, j'ai enfin gagné mon procès et touché l'argent qui m'était dû. Le lendemain, je recevais une lettre du cpas me demandant de rembourser de suite les sommes perçues. Mon ex-employeur n'a jamais dû rembourser le moindre centime. Les rares fois où je descendais encore en ville, je le croisais bien souvent au volant de sa BMW fumant tranquillement un Cohiba qu'il achetait par boîtes entières chaque semaine.

C'est vrai que, finalement, des salauds de pauvres qui roulent en limousine, ça existe...

Comments

[Marco]

@Ricoxy



Vraiment excellent, ce "Dico Novlangue"!!!

Merci pour le lien.

[Ricoxy]

Tiens, ces lignes sur le CPAS trouvées dans



http://guerre.libreinfo.org/novlangue/dico-de-novlangue.html



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CPAS (Belgique), anciennement : Centres publics d'aide sociale, ce sont aujourd'hui des Centres publics d'action sociale. Les « exclus » n'ont pas besoin d'aide mais d'action : s'ils avaient « agi » ils ne seraient pas « exclus »!

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Salauds de pauvres ! C'est bien vrai qu'ils sont responsables de leur sort.